C’est fichu pour Ariane 6 cette année. Le vol inaugural de la nouvelle fusée européenne, qui doit remplacer au cours de la décennie qui vient Ariane 5, ne pourra pas avoir lieu comme prévu à l’automne 2022 depuis le centre spatial guyanais. De fait, les débuts du prochain lanceur européen subissent un nouveau retard. Un de plus, après 2020, 2021 et 2022.
C’est Josef Aschbacher, qui dirige l’Agence spatiale européenne depuis l’an dernier, qui s’est chargé d’apporter la mauvaise nouvelle ce lundi 13 juin 2022 à l’antenne de la BBC, dans l’émission HARDtalk. C’est la première fois qu’un lancement en 2023 est officiellement évoqué par un responsable de l’ESA, a fortiori son directeur général. L’ESA l’a ensuite confirmé.
Autre élément préoccupant qui se dessine en creux : on ne sait pas exactement quand en 2023 Ariane 6 pourra prendre son envol. Josef Aschbacher n’a même pas donné une fenêtre approximative pour ce premier tir. L’Europe va donc devoir continuer à miser sur Ariane 5 en attendant, une fusée fiable, mais vieillissante et coûteuse.
Les tests d’Ariane 6 se poursuivent
En début d’année, les deux étages d’Ariane 6 sont arrivés en Guyane après un périple océanique de deux semaines. Arianegroup, chargé de construire Ariane 6, indiquait au mois de janvier que « l’étage principal et l’étage supérieur » devaient prochainement participer à des essais combinés sur le pas de tir, mais ceux-ci prennent du temps.
La dernière mise à jour en la matière date du 13 juin, justement. L’Agence spatiale européenne annonce que « les systèmes de déconnexion des lignes cryogéniques d’Ariane 6 réussissent les tests clés ». Pourtant, la fusée n’a pas encore été déployée sur le pas de tir, ce qui lui aurait permis d’effectuer certains points délicats, au niveau des moteurs et des réservoirs notamment.
L’Agence spatiale européenne n’a pas communiqué sur les raisons qui ont causé ce énième décalage d’Ariane 6. Le chantier nouvelle fusée du Vieux Continent avait déjà subi des perturbations significatives en 2020 et 2021 à cause de la pandémie de covid-19.
Ariane 6 est une fusée qui culmine à 70 mètres, là où Ariane 5 plafonne à 55 mètres. Elle est pensée en deux versions : Ariane 62 et 64. La différence ? Le nombre de propulseurs d’appoint utilisés. Deux pour l’un, quatre pour l’autre. Ils permettent de soutenir la propulsion principale, le moteur-fusée Vulcain 2, selon le profil de chaque mission.
Contrairement à la Falcon 9 de SpaceX, Ariane 6 n’est pas réutilisable. Mais elle a d’autres arguments à faire valoir : son étage supérieur peut manœuvrer en orbite, grâce à sa capacité de rallumage. Elle partage aussi des pièces avec Vega-C, une autre fusée européenne, ce qui permet de faire des économies d’échelle. Enfin, elle est pensée pour être plus compétitive sur le marché des satellites. Mais cela ne vaut que pour une fusée opérationnelle.
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