L’Agence spatiale européenne espère un décollage dès le 7 juillet pour sa fusée légère de nouvelle génération : Vega-C.

Ariane 6 ne fera pas son vol inaugural en 2022. C’est acté depuis la mi-juin. Le patron de l’Agence spatiale européenne, Josef Aschbacher, a porté la mauvaise nouvelle lui-même au micro de la BBC lors de l’émission HARDtalk. C’est donc en 2023, à une date encore indéterminée, que la fusée européenne de la décennie qui vient prendra son envol.

Mais l’Europe spatiale a aussi ses bonnes nouvelles : dans un communiqué paru le 16 juin, l’Esa a confirmé le lancement imminent de la toute nouvelle version de son lanceur léger, Vega. Son vol inaugural doit avoir lieu dans quelques semaines, au plus tôt le 7 juillet si les conditions de lancement son favorables. L’engin s’élancera du centre spatial guyanais.

Vega-C, la nouvelle fusée européenne pour les lancements légers

Vega a pour objectif de compléter l’éventail des fusées européennes, avec Soyouz (qui est un lanceur moyen) et Ariane 5, puis 6 (qui est une fusée pensée pour les charges les plus lourdes). Avec la guerre en Ukraine toutefois, l’accès au Soyouz est désormais interdit — l’Occident a multiplié les mesures de rétorsion contre la Russie, qui a répliqué par ailleurs.

La carrière opérationnelle de Vega a commencé en 2012. L’arrivée de Vega-C à partir de 2022 ne marquera évidemment pas la fin du développement de ce petit lanceur. On attend déjà une nouvelle itération, Vega-E, vers 2025. Le « E » parait suggérer l’évolution de la fusée. Et le « C » ? Il signifie le caractère commun qu’il partage avec Ariane 6.

L’explication réside dans l’étage P120C. Il sert à la fois de premier étage pour la fusée Vega-C, mais aussi de propulseur d’appoint à Ariane 6 (qui peut en recevoir deux ou quatre). C’est en quelque sorte un moteur universel, qui sert à réduire la note en optimisant le développement des deux engins.

Vega-C fusée
Les différentes parties de la fusée Vega-C. // Source : Esa-J. Huart

« Produit en série à plusieurs dizaines d’unités par an, le P120C permettra de rationaliser les coûts des deux programmes », détaille l’agence spatiale française. En chantier depuis fin 2014n le P120 a été élaboré par Europropulsion, la coentreprise entre ArianeGroup et Avio, une société italienne. Le P120C a une poussée deux fois plus importante que le modèle actuel P80.

Outre un premier étage, Vega-C en comporte trois autres : les étages 2 et 3 (Zefiro 40 et Zerifo 7), qui sont fabriqués par Avio. L’étage 2 est « plus puissant et plus lourd » que Zefiro 23, en activité sur Vega. L’étage supérieur est, lui aussi, actualisé : AVUM+ « dispose d’une structure plus légère et de plus de carburant ». La coiffe est élargie à 3,3 mètres, contre 2,6 mètres avant.

Compte tenu du segment de marché dans lequel il s’inscrit, le lanceur Vega-C a sans surprise des performances plus modestes qu’une Ariane 5 ou 6. Il est capable de transporter 2,5 tonnes de charge utile en orbite basse (ou 2,2 tonnes en orbite polaire). Masse qu’il pourra par exemple répartir entre plusieurs petites charges dans le cadre d’un vol partage (« rideshare »).

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