Vous l’avez peut-être aperçu si vous suivez le compte Twitter de SpaceX. Les derniers jours ont été très intenses pour l’entreprise américaine. Et pour cause : elle a enchaîné les missions spatiales en l’espace de trois jours. Trois tirs ont eu lieu aux États-Unis, au rythme d’un par jour. Jamais la compagnie d’Elon Musk n’avait tenu une telle cadence aussi longtemps.
Une activité record pour SpaceX
Cette séquence très soutenue a débuté le 17 juin 2022 sur la base de lancement de Cap Canaveral, depuis l’aire de lancement 39A. Une fusée Falcon 9, dont le premier étage avait déjà servi à treize autres missions, s’élançait vers l’espace. À son bord, 53 satellites pour renforcer encore et toujours la constellation Starlink, qui compte plus de 2 400 engins déjà en orbite.
Le lendemain, SpaceX bascule de l’autre côté de l’Amérique : au sein de la base Vandenberg de la Space Force, en Californie, la société s’organisait pour mettre en place la mission SARah-1. Le départ, toujours avec une fusée Falcon 9, dont l’étage principal avait déjà servi deux fois, a eu lieu depuis l’aire de lancement SLC-4. Le vol a été un succès.
Le 19 juin, retour en Floride, cette fois pour la mission Globalstar FM15. Le tir a eu lieu depuis la base de lancement de Cap Canaveral, mais il a fallu utiliser une autre aire de départ : la SLC-40. Là aussi, la fusée avait déjà servi à d’autres missions — elle avait neuf vols au compteur. Ce troisième vol s’est aussi achevé sur un succès.
Ces trois tirs survenus en l’espace de trois jours témoignent des efforts importants demandés à SpaceX pour enchaîner les tirs. C’était attendu : lors d’un échange avec la Nasa consacré à la sécurité aérospatiale, la direction a fait savoir qu’elle visait 52 lancements en 2022. Cela représente en moyenne l’équivalent d’un tir par semaine.
On a ainsi commencé à assister à des décollages resserrés dans le temps. Fin 2021, la société américaine avait bouclé deux missions en moins de 24 heures. Et, en mai, il y a eu deux tirs enchaînés le 13 et 14, à chaque fois pour la constellation Starlink. Avec les trois départs survenus les 17, 18 et 19 juin, en alternant entre les côtes est et ouest des USA, c’est un nouveau jalon qui est atteint.
SpaceX s’appuie sur un modèle économique qui commercialise des lancements à bas coût pour prendre d’importantes parts de marché dans le marché des envois de satellites — tout en bénéficiant aussi d’un fort soutien du secteur public, avec des tirs gouvernementaux pour l’armée ou la Nasa. Pour cela, elle a construit une fusée réutilisable, qu’elle récupère après chaque tir.
Ce dynamisme contraste évidemment terriblement avec le reste de l’industrie. À titre de comparaison, Ariane 5 a été utilisée pour la dernière fois en décembre 2021, pour l’envoi du télescope James Webb. Six mois se sont écoulés depuis et aucun autre tir n’a eu lieu (il y a toutefois eu d’autres tirs, de Vega, une fusée plus légère, notamment). Le prochain est prévu le 22 juin.
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