La Nasa a bouclé un essai décisif pour sa super-fusée, le Space Launch System (SLS). Mais le test a révélé encore des soucis.

Ce n’est pas exactement le scénario auquel s’attendait l’agence spatiale américaine (Nasa). Mais le test décisif pour la suite du Space Launch System (SLS), la nouvelle super-fusée de l’Amérique, a pu être bouclé le 20 juin dans les grandes lignes. Même si des soucis ont encore été relevés pendant la manœuvre et qu’il n’a pas été possible d’atteindre le décompte souhaité.

L’exercice organisé par la Nasa ces derniers jours consistait à procéder à une « répétition générale humide » (« wet dress rehearsal »). Cette expression désigne en fait l’arrivée du carburant liquide dans les réservoirs du SLS. Celui-ci est composé d’oxygène liquide (LOX) et d’hydrogène liquide (LH2). La phase est délicate, car ce sont des tonnes de carburant qui circulent alors.

Cet exercice a tenu en échec la Nasa à trois reprises ce printemps. Il s’agissait de la quatrième tentative. Il fallait absolument la valider pour pouvoir passer aux étapes suivantes sans compromettre davantage le calendrier. En principe, la fusée SLS doit faire son vol inaugural en 2022, avec la mission Artémis 1, qui sera le top départ du programme de retour des USA sur la Lune.

Le SLS. // Source : Flickr/CC/NASA/Frank Michaux (photo recadrée)
Le SLS. // Source : Flickr/CC/NASA/Frank Michaux (photo recadrée)

Un test bouclé, mais avec difficulté

La séquence conclue en juin a manifestement satisfait la Nasa. « L’essai a marqué la première fois que l’équipe a chargé entièrement tous les réservoirs de propergol de la fusée SLS et a procédé au compte à rebours de lancement [avant décollage], au cours duquel de nombreuses activités critiques se succèdent rapidement », lit-on dans un point d’étape le 20 juin.

Le déroulé a pourtant été marqué par quelques difficultés, à commencer par un raté sur le décompte. Sur le papier, l’exercice devait se terminer à moins de dix secondes avant la mise à feu des moteurs, en vue d’un décollage. Mais c’est à 29 secondes avant l’allumage que le test a pris fin. Un écart faible au regard de la durée totale de l’essai, de plusieurs heures, mais un écart quand même.

Outre le compte à rebours qui a été stoppé plus en amont que ce qui était prévu, la Nasa a été dans l’obligation de suspendre un moment le chargement des réservoirs à dix minutes de la fin, après avoir relevé un souci sur un tuyau relié à l’étage principal du SLS. Une fuite d’hydrogène liquide avait été constatée. Mais la Nasa avait ensuite décidé de reprendre son décompte.

Cette situation, évidemment non nominale, pose la question de savoir si le test est vraiment satisfaisant ou si un tel écart est acceptable. Si la réponse est non, il n’est pas impossible qu’un nouveau « wet dress rehearsal » soit demandé, une fois finies toutes les réparations et corrections sur le SLS. Compte tenu des enjeux derrière le SLS, ce ne serait pas forcément de trop.

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