Le chantier du mini-réacteur nucléaire pour la Lune avance. L’agence spatiale américaine a choisi les trois entreprises qui plancheront sur cet ambitieux projet et proposeront un premier concept. Il s’agit de Lockheed Martin, Westinghouse et IX, une coentreprise réunissant Intuitive Machines et X-Energy, annonce un communiqué de presse publié le 21 juin 2022.
Les trois lauréats auront une fenêtre d’environ un an pour mener à bien leurs travaux. En outre, ils pourront bénéficier de l’appui de plusieurs partenaires — il est question de Boeing, Maxar, Aerojet Rocketdyne, Creare et BWXT. Le système, qui sera une première dans l’histoire de la conquête spatiale, devra être capable de fonctionner pendant au moins dix ans.
Chassez toutefois de votre esprit l’image d’une centrale nucléaire sur la Lune. Ce que la Nasa prévoit, avec l’appui du département de l’énergie, est un programme particulièrement modeste concernant la puissance délivrée. C’est pourquoi on parle d’un mini-réacteur. En effet, l’engin doit pouvoir dégager une puissance de 40 kilowatts (kW).
Une puissance modeste pour le réacteur nucléaire sur la Lune
Cette valeur peut être difficile à se saisir sans avoir quelques équivalences pour comparer.
Si l’on prend la puissance la plus courante des réacteurs du parc nucléaire français, celle-ci atteint… 900 mégawatts (MW). Celui-ci génère plus de 22 000 fois de puissance. Mais, c’est une chose de déployer un réacteur sur Terre. C’en est une autre d’en installer un sur la Lune. Un réacteur installé dans un sous-marin français fourni aussi des capacités bien supérieures, avec 150 MW.
Dans le segment du kilowatt, on trouve, par exemple, les Superchargeurs de Tesla (150 kW et 250 kW entre autres). D’ailleurs, c’est aussi dans ce créneau que l’on trouve la puissance souscrite pour les foyers français : 3, 6, 9 ou 12 kW. La majorité des foyers en France utilise une puissance de 6 kW, qui convient aux habitations de taille moyenne.
On comprend donc que le mini-réacteur imaginé par l’industrie spatiale américaine aura des performances modérées. Mais, cela n’est pas un problème : il est estimé qu’un mini-réacteur de ce type peut alimenter jusqu’à 30 foyers en continu pendant dix ans, ce qui suffit potentiellement pour les débuts de l’installation d’une base plus durable sur la Lune.
En outre, rien n’interdira évidemment de projeter sur le satellite plusieurs de ces mini-réacteurs et, par la suite, de concevoir des générations ultérieures qui auront une puissance plus importante. Les premières livraisons devraient survenir d’ici à la fin de la décennie, dans le cadre du programme Artémis, qui signe le retour des astronautes américains sur la Lune.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Abonnez-vous à Numerama sur Google News pour ne manquer aucune info !