« Le béluga a été sorti de l’eau après de longues heures de préparation et d’efforts. Bravo aux équipes impliquées d’avoir relevé ce défi », s’est félicitée l’ONG Sea Shepherd, au petit matin du 10 août. Pendant toute la nuit, plusieurs bénévoles d’associations, ainsi que des scientifiques, pompiers et vétérinaires, ont été mobilisés pour sortir ce béluga piégé dans la Seine. La préfecture de l’Eure souligne une « opération hors norme », relevant la présence d’au moins 80 personnes.
Mais les moyens mis en œuvre n’ont pas suffi. Durant l’une des étapes du sauvetage, le béluga est malheureusement décédé. Voici le récit d’une nouvelle tratégie animale dans la Seine, quelques mois à peine après Sedna, un précédent cétacé qui n’avait pas pu être sauvé.
Récit d’une tentative de sauvetage
Comment les équipes ont-elles procédé ? « Des choix ont été faits, en analysant avec soin le rapport bénéfice-risque pour l’animal, en ayant toujours pour unique curseur, son intérêt », précise Sea Shepherd dans un communiqué publié dans la nuit.
L’opération a démarré vers 22h pour se terminer à 4h du matin. Un filet a été utilisé pour arnacher le béluga à une grue, afin, ensuite, de le tracter vers une barge. Durant cette étape, plusieurs pompiers étaient à l’eau pour placer le filet autour de lui sans le blesser et tout en s’assurant que tout est bien fixé — il pèse 800 kg. Tout s’est déroulé dans une petite écluse, là où il était piégé.
Mais pourquoi l’animal n’a-t-il pas été endormi ? « Ceux qui pensent qu’il suffit de l’endormir et de l’amener en mer : les dauphins ont une respiration consciente. Il cesserait donc de respirer et mourrait », explique Sea Shepherd.
Une autre question se pose : pourquoi ce tractage était-il nécessaire, plutôt que de le laisser regagner seul la mer ? « Il est à plus de 150 km de l’estuaire, doit passer encore une écluse, est dans une condition physique dégradée et avait jusqu’ici plutôt tendance à se diriger vers Paris que vers la mer », détaille également l’ONG. De même, l’euthanasie, choix de dernier recours pour stopper les souffrances d’un animal, a été considérée comme prématurée à ce stade.
Une fois dans le filet, le béluga a été tracté jusqu’à une barge. S’est alors enclenchée la deuxième étape : les examens médicaux, avec des prises de sang et des échographies. Car pour le sauver réellement, il s’agit de comprendre de quoi le béluga souffre, celui-ci ne s’alimentant apparemment plus. Il ne semble pourtant pas avoir de maladie infectieuse. Les vétérinaires tenteront, lors de la prochaine étape, de re-stimuler sa digestion.
Le béluga est décédé dans le camion
Ensuite, le béluga a été placé au sein d’un camion réfrigéré, où il était maintenu au frais sur de la paille et des serviettes humides. Il y est resté un certain temps, à la fin de la nuit, les soignants craignant une crise cardiaque due au stress si les étapes étaient trop rapides. Le camion a finalement démarré, pour transporter l’animal vers un « bassin d’eau salée » spécialement aménagé pour lui à Ouistreham.
Malheureusement, c’est lors du transport que le béluga est mort, a annoncé la préfecture vers 11h30. La vétérinaire Ollivet Courtois a détaillé, dans une vidéo, les raisons : « En cours de voyage, les vétérinaires ont constaté une dégradation de son état, notamment ses activités respiratoires. L’animal était en anoxie. (…) La souffrance était évidente pour cet animal et nous avons donc décidé qu’il n’était pas pertinent de le relâcher et qu’il fallait procéder à son euthanasie. »
La décision de l’euthanasier a donc été prise face à la dégradation de son état de santé, pour limiter ses souffrances.
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