Alors que la France a connu un été marqué par plusieurs vagues de chaleur, qui sont des manifestations évidentes du changement climatique, les déplacements à bord de jets privés font particulièrement l’objet de critiques. Plusieurs comptes Twitter, comme celui de @i_fly_Bernard (en référence à Bernard Arnault, président de LVMH) lancé en avril 2022, ont contribué aux critiques grandissantes contre l’usage de ce mode de transport.
Ces comptes suivent les déplacements des avions de plusieurs milliardaires, comme Vincent Bolloré ou Martin Bouygues. À travers ces tweets illustrés de cartes, l’objectif est de mettre en avant la fréquence élevée des déplacements, parfois plusieurs dans la même journée.
« L’impact sur le climat [des jets privés] est démesuré »
S’il est peu compliqué de comprendre que ces déplacements sont très polluants, on peut avoir plus de mal à cerner à quel point ils le sont, comparés à des trajets plus ordinaires — lorsque vous partez en vacances en train ou à bord d’un avion de ligne, par exemple. La Fédération européenne pour le transport et l’environnement (Transport & Environment, ou T&E), qui rassemble des ONG spécialisées dans le domaine des transports et de l’environnement, s’est penchée sur la question. Elle a rendu ses conclusions sur l’impact des jets privés le 27 mai 2021.
À quel point un passager d’un jet privé pollue-t-il plus que vous ? « Prendre un jet privé est 10 fois plus polluant que de prendre un vol commercial et voyager en train est 50 fois moins polluant qu’un vol en jet privé », résume Jo Dardenne, directrice aviation chez Transport & Environment, auprès de Numerama. « L’impact sur le climat est démesuré. »
Plus précisément, le rapport publié par T&E mentionne que « les jets privés sont de 5 à 14 fois plus polluants que les avions commerciaux (par passager), et 50 fois plus polluants que les trains ». L’organisme ajoute que cet écart devrait continuer à se creuser, « à mesure que les utilisateurs de jets privés se tournent vers des avions plus grands et plus polluants que leurs alternatives commerciales. »
Cet écart important est à mettre en relation avec le fait que les jets sont souvent utilisés pour des voyages relativement courts, sur des distances faibles. « La plupart des vols sont de courte durée, pour des buts lucratifs, où des alternatives en train ou voiture existent. Seuls 30 % des voyages en jets privés se font pour raison d’affaires », indique Jo Dardenne à Numerama.
Dans l’étude de 2021, T&E précise que « les jets privés sont deux fois plus susceptibles d’être utilisés pour des voyages très courts (moins de 500 km) en Europe que les vols de l’aviation commerciale. » Or, des distances aussi faibles correspondent à des plages où les avions sont jugés les moins efficaces, note l’organisme : l’impact climatique de vols brefs est donc plus important.
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