Il se passait quelque chose d’étrange avec la sonde interstellaire Voyager 1. L’origine de ce bug mystérieux a enfin été quasiment élucidée, a annoncé la Nasa le 30 août 2022, plusieurs mois après que le souci a été constaté. La mission envoyait des données invalides sur son état et ses activités, alors que Voyager 1 paraissait par ailleurs bien se porter, tout en poursuivant son voyage dans l’espace interstellaire.
Le souci concernait un sous-système, l’AACS (« attitude articulation and control system »), qui sert à contrôler l’orientation de la sonde et ses manœuvres d’attitude. L’AACS sert également à maintenir l’antenne du vaisseau dirigée vers notre planète, pour transmettre correctement les données. C’est ce système qui a envoyé vers la Terre des informations erronées sur Voyager 1, alors que « le reste de la sonde semblait en bonne santé et continuait à recueillir et à renvoyer des données scientifiques », souligne l’agence spatiale dans son récent communiqué.
Voyager 1 se trompait d’ordinateur de bord
Désormais, la Nasa sait ce qui clochait avec la sonde : Voyager 1 n’envoyait pas les données au bon composant. « L’AACS avait commencé à envoyer des données télémétriques par le biais d’un ordinateur de bord qui a cessé de fonctionner depuis des années, et l’ordinateur a corrompu ces informations », explique l’agence. Des mesures ont donc été prises pour que l’AACS se remette à envoyer les informations au bon ordinateur de bord.
Toutefois, une petite partie du mystère demeure. On ignore encore pourquoi Voyager 1 s’est mis à envoyer les données de télémétrie au mauvais ordinateur. Une hypothèse avancée par la Nasa serait que l’AACS ait reçu « une commande erronée générée par un autre ordinateur de bord. Si c’est le cas, cela indiquerait qu’il y a un problème ailleurs dans le vaisseau spatial. » Il est prévu d’examiner la mémoire de ce sous-système, pour vérifier tout ce qu’il a pu faire. Ainsi, la Nasa espère remonter aux sources encore plus précises de l’incident.
L’agence se réjouit en tout cas, avec prudence, d’avoir pu avancer sur le problème. Voyager 1, ainsi que sa consœur Voyager 2, sont de vieilles sondes, qui ne sont pas à l’abri de rencontrer des dysfonctionnements. Elles explorent le système solaire depuis 45 ans, et se trouvent désormais en dehors de la zone d’influence du vent émis par le Soleil.
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