Les insultes verbales sont reçues comme une claque. Elles font mal et on les ressasse parfois pendant des heures. Si répétées, elles peuvent même atteindre la santé mentale. Clairement, on préfère donc recevoir des compliments plutôt que des insultes. Mais, c’est aussi le cas pour notre cerveau qui ne réagit pas de la même façon à ces différents types de commentaires envers nous.
C’est ce que montre une étude, publiée en juillet 2022 dans Frontiers in Communication et repérée le 4 septembre par ScienceAlert. L’objectif des auteurs : explorer l’interface entre le langage et les émotions. Cette équipe néerlandaise a surveillé l’activité cérébrale de 80 participantes en fonction d’insultes (« tu es idiote »), de compliments (« tu es impressionnante ») ou de faits neutres (« tu es une étudiante »).
Les insultes ont un effet durable pour le cerveau
En comparaison à des remarques plus positives, les insultes déclenchent une réponse « très rapide », une sorte de petite vague dans l’activité cérébrale. En clair, ces transgressions verbales captent « de manière très robuste » l’attention du cerveau, écrit l’équipe de recherche, peu importe d’ailleurs que l’insulte soit unique ou répétée. Et, cela ne « ne dépend pas de qui est impliqué », que ce soit la personne visée ou celle qui prononce l’agression verbale.
Les auteurs comparent ce phénomène à celui de la baffe, physiquement parlant. Pour un humain, qui est une espèce ultra-sociale, « recevoir une gifle ou voir quelqu’un d’autre subir ce sort est un événement très marquant, quel que soit le contexte précis ». De fait, il n’est « pas surprenant » qu’il se produise un phénomène du même type pour l’« équivalent verbal ».
Mais, il y a encore un autre phénomène. N’avez-vous jamais eu l’impression de ressasser l’insulte qui a été entendue dans la journée — et que celle-ci prenne davantage de place que le compliment également entendu ? Dans cette étude, l’équipe de recherche a remarqué que l’activité cérébrale déclenchée par l’insulte avait tendance à ne pas diminuer à court terme. La réponse se maintient dans le temps.
De manière générale, les deux autrices et l’auteur de ce papier de recherche estiment que la réaction très spécifique du cerveau à l’insulte est le fruit de notre sociabilité : notre espèce dépend entièrement de la coopération avec « des partenaires qui évoluent ».
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