L’été 2022 était historiquement sec, avec des vagues de chaleur qui se sont succédé. Le phénomène est imputable au changement climatique. Ces chaleurs sont définies comme « anormales » en raison de leur hauteur, de leur longueur, de leur répétition. En clair, la saison estivale ne suffit pas à les expliquer.
Quel paysage ces vagues de chaleur vont-elles créer dans la France de demain ? La majeure partie de la population y sera régulièrement exposée en été, et un habitant sur sept vivra un nombre très élevé d’anomalies de chaleur. C’est le constat tiré d’une étude conjointe de Météo France et de l’Insee, et diffusée le 12 septembre 2022. On y trouve une comparaison entre la période 1976-2005 et 2021-2050, sur la base du nombre de journées anormalement chaudes.
Sur la carte qui en découle, la différence est assez frappante. L’ensemble du territoire métropolitain est concerné par une hausse de ce nombre. Un chiffre l’illustre : 80 % des Français et des Françaises subiront entre 16 et 29 journées anormalement chaudes lors de l’été (juin, juillet, août). En comparaison, cette même part de la population n’était exposée qu’à moins de 16 journées de ce type sur la période 1976-2005. Et cela touche également les nuits : 19 nuits aux températures anormales sont anticipées pour la période à venir ; contre 7 auparavant.
Il y a des disparités. Certains territoires seront davantage touchés. L’étude note ainsi que 9,3 millions de personnes habitent actuellement les territoires où les journées et nuits anormalement chaudes seront les plus fréquentes — c’est-à-dire plus de 20 journées d’anomalies.
Des populations plus à risque
Parmi ces territoires et ces 9,3 millions de personnes, des régions autrefois épargnées sont concernées. C’est le cas de la moitié ou plus des habitants d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Bourgogne-Franche-Comté, avec plus de 20 pics excessifs de chaleur par été, alors que ces anomalies étaient inexistantes sur la période 1976-2005. De même, 20 % de l’Occitanie, 14 % du Grand Est, 13 % de la Nouvelle-Aquitaine.
Quant à l’Ile-de-France, elle appartient à la catégorie intermédiaire de 16 à 20 journées anormalement chaudes par été. Mais presque la totalité de la population de cette région est concernée. De même pour le Centre-Val de Loire ou les Pays de la Loire.
En comparaison, « les populations de Bretagne, de Corse, de Normandie et de Provence-Alpes-Côte d’Azur seront moins exposées aux journées anormalement chaudes au cours des trois mois d’été », note Météo-France. Les littoraux sont relativement épargnés par rapport au reste de la France. Toutefois, l’étude montre que les anomalies s’y accentueront malgré tout au cours des trois prochaines décennies — en particulier le littoral méditerranéen qui « subira des nuits tropicales bien plus fréquemment que les autres littoraux ».
Quid des centres-villes urbains ? « Dans les espaces les plus densément peuplés, l’effet des îlots de chaleur urbains viendra aggraver celui des fortes chaleurs. Cet effet, parfois très localisé à l’échelle urbaine, n’est pas inclus dans les modélisations climatiques. »
Météo France et l’Insee relèvent enfin les enjeux sanitaires : des catégories de personnes seront toujours un peu plus à risque. C’est le cas des personnes âgées, plus vulnérables, et dont beaucoup habitent les régions qui seront justement concernées par les anomalies accrues. En chiffre, 16 % des personnes de 75 ans et plus habitent les zones qui subiront plus de 20 journées anormalement chaudes.
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