Après avoir immortalisé des images somptueuses de nébuleuses ou de galaxies, le télescope James Webb livre son nouveau cliché. Et, on peut être un peu étonné qu’il ne soit pas aussi marquant que les précédents, car son sujet est, pour une fois, tout proche : c’est la planète Mars qui figure sur ces nouvelles images, présentées le 19 septembre 2022 par la Nasa.
Le télescope a obtenu deux vues de la planète : un gros plan qui montre des éléments à la surface de Mars, comme un cratère ou un bassin, ainsi qu’une « carte thermique » sur laquelle on voit l’éclat émis par l’astre lorsqu’il perd de la chaleur. Les deux clichés ont été pris le 5 septembre.
Le télescope spatial est aveuglé par Mars
La qualité de ces images étonne : elles ne sont pas aussi spectaculaires que les précédentes. Elles nous apparaissent presque floues et baveuses. Mais, prendre des images de Mars, ce n’est pas pareil pour le JWST qu’imager une galaxie lointaine, a rappelé la Nasa. « Webb a été construit pour détecter la faible lumière des galaxies lointaines, mais Mars est extrêmement brillante ! Des techniques spéciales ont été utilisées pour éviter que Webb ne soit inondé de lumière. »
La planète étant très proche, elle est très lumineuse, autant en lumière visible que dans l’infrarouge (un domaine dans lequel Webb excelle). Or, le télescope est prévu pour voir des objets célestes très lointains, à l’éclat ténu. Autrement dit, les instruments de Webb sont si sensibles que la lumière de Mars est aveuglante pour l’observatoire. « James Webb est aveuglé par la beauté de Mars », a joliment décrit Thomas Zurbuchen, astrophysicien et administrateur associé de la Nasa.
Cela n’empêche pas le télescope de pouvoir fournir des données très intéressantes sur Mars, depuis sa position à 1,5 million de kilomètres de la Terre. De là, James Webb peut voir le disque de Mars éclairé par le Soleil. Les images et les spectres qui en seront issus doivent permettre de saisir des phénomènes de court terme qui se produisent sur la planète, comme les tempêtes de poussière ou les changements de saisons. Elles serviront également à mieux cerner les variations de température entre le jour et la nuit sur Mars (sur laquelle le jour dure un peu plus longtemps que sur Terre, 24 heures et 37 minutes).
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