Il y a des questions que l’on ne s’est jamais posées, mais dont on est ravis d’avoir la réponse. Combien y a-t-il de fourmis sur Terre ? Pour y répondre, quatre biologistes ont publié, ce 19 septembre 2022, une étonnante étude : « L’abondance, la biomasse et la distribution des fourmis sur Terre.»
La question est moins étrange qu’il n’y paraît. Comme l’écrivent les auteurs, « l’omniprésence étonnante des fourmis a incité de nombreux naturalistes à s’interroger sur leur nombre exact sur Terre ». Pour trouver la réponse, ils ont intégré une importante masse de données à leurs calculs. Celles-ci sont issues de tous les continents et des principaux biomes (ensembles d’écosystèmes caractéristiques d’une aire biogéographique).
Il y a 15 zéros au nombre de fourmis sur Terre
Voici le chiffre exact : 20 000 000 000 000 000. Vous ne rêvez pas, il y a 15 zéros. En toutes lettres, ce chiffre s’exprime en billiard (quadrillion en anglais), c’est-à-dire un total de vingt millions de milliards.
Vu qu’il y a 8 milliards d’êtres humains sur Terre, le Washington Post rappelle que cela signifie que pour chaque être humain, il y a 2,5 millions de fourmis !
« Ce chiffre dépasse la biomasse combinée des oiseaux et des mammifères sauvages et équivaut à 20 % de la biomasse humaine », expliquent les biologistes, dans leur papier. Une étude récente comptabilisait aussi de son côté le nombre potentiel d’oiseaux sur la planète et en arrivait au chiffre — énorme, mais moindre que celui des fourmis — de 50 milliards d’individus.
Les auteurs relèvent que l’abondance des fourmis est inégalement répartie sur la planète, avec une forte prépondérance dans les tropiques.
Comment compter les fourmis ?
On imagine bien que les auteurs n’ont pas été compter le nombre de fourmis à la main. Mais alors comment ont-ils procédé ? Ils expliquent leur méthode dans un post publié dans The Conversation.
Il s’agit d’une méta-analyse à partir de 489 études effectuées sur les populations de fourmis à travers le monde entier. Ces précédentes études ont chacune étudié différentes zones géographiques très spécifiques avec des recherches de terrain et dans des écosystèmes variés — forêts, déserts, prairies et villes. En mobilisant des méthodes standardisées, elles ont chacune évalué le nombre probable de fourmis dans la zone observée.
Les auteurs ont donc mobilisé une méthode dite bottom-up (du bas vers le haut) : ils ont procédé à des calculs à partir de données de terrain. De précédents travaux employaient plutôt une méthode top-down (du haut vers le bas), qui consistait plutôt à appliquer des modèles théories de comptage pour estimer les populations. Résultat, cette nouvelle étude aboutit à une estimation bien plus élevée qu’aucune auparavant. Et encore : les auteurs considèrent que le chiffre est probablement sous-évalué par rapport à la réalité.
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