La pandémie liée au coronavirus SARS-CoV-2 n’est pas tout à fait finie. On parle en ce moment de huitième vague, un chiffre qui donne quelque peu le vertige. Entre cette rentrée 2022 et mars 2020, soit seulement deux ans et demi, la pandémie a laissé des traces durables. Si vous êtes plutôt jeune, il est probable qu’elle ait même changé votre personnalité.
C’est ce qui ressort d’une étude menée auprès de 7 109 personnes et publiée le 28 septembre 2022 dans la revue PLOS One. Elle ne concerne que la population américaine, mais la pandémie a ceci de particulier qu’elle a un impact dans le monde entier. Ses résultats ont donc une portée relativement universelle.
L’impact de la pandémie s’est accru en 2021
Les auteurs concluent à un véritable impact de la pandémie sur nos personnalités. Le constat est surprenant : la plupart des travaux en psychologie montraient jusque-là que les catastrophes naturelles n’étaient pas à l’origine d’une modification de tels traits chez nous. Mais, cette résilience à court terme semble être quelque peu chamboulée par la durée du covid.
« Il y a eu un changement limité dans la personnalité au début de la pandémie, mais des changements profonds en 2021 », précisent les scientifiques, dans un commentaire de leur étude. Parmi les effets sur la personnalité, ils relèvent une diminution de l’« agréabilité », de l’extraversion ou encore de l’ouverture d’esprit, et même de la diligence (l’attention aux choses, en matière de responsabilité). Ce qui augmente, en revanche, est la prédisposition au stress et le névrotisme (terme psychologique que l’on peut traduire par « négativité »).
Cette métamorphose de la personnalité a lieu surtout chez les jeunes adultes — moins de 30 ans. C’est dans cette population qu’elle est le plus significative, avec une « maturité mise à mal », là où chez les personnes âgées, il n’y a quasiment aucun changement. Ce serait notamment en raison de la perturbation d’activités sociales habituellement associées à cette tranche d’âge.
« Les changements étaient d’environ un dixième d’écart-type, ce qui équivaut à environ une décennie de changement normatif de la personnalité », relèvent également les chercheurs. En d’autres termes, ce qui est frappant, c’est la rapidité avec laquelle ce changement a lieu, là où cela prend habituellement près de 10 ans. Il y a toutefois des incertitudes sur la durabilité : il est difficile de savoir s’il s’agit d’un changement qui restera sur le long terme, ou qui serait seulement temporaire.
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