Et, si pour rechercher une vie extraterrestre dans l’Univers, on s’inspirait des brocolis ? C’est une idée tout à fait sérieuse. Elle a été avancée dans The Astrophysical Journal, le 10 octobre 2022. Des scientifiques s’intéressent au gaz émis par cette variété de chou. Selon eux, il pourrait constituer un indice de la présence de vie sur d’autres planètes.
Les brocolis, ainsi que d’autres types de plantes et des micro-organismes, sont capables d’émettre des gaz pour expulser des toxines, détaille l’université de Californie à Riverside, dans un communiqué présentant l’étude. Ce processus est connu sous le nom de méthylation : les organismes ajoutent un atome de carbone et trois atomes d’hydrogène à un autre élément chimique. Ce faisant, les toxines sont changées en un gaz qui ne représente plus de danger pour la plante ou le micro-organisme.
C’est ce gaz que les scientifiques pensent que nous pourrions chercher à détecter dans l’atmosphère d’exoplanètes, à l’aide de télescopes. Pour eux, il s’agirait d’un indice de vie prometteur. « Il est raisonnable de supposer que ce processus métabolique de base [la méthylation, ndlr] pourrait évoluer sur des exoplanètes habitables », écrivent les auteurs. Ils ajoutent que l’un de ces gaz méthylés, le bromométhane (ou bromure de méthyle), a des avantages par rapport à d’autres gaz dans la quête de vie en dehors du système solaire.
- Il persiste peu de temps dans l’atmosphère : si on le trouvait dans l’atmosphère d’une autre planète, on pourrait supposer qu’il a été produit il n’y a pas longtemps.
- Ce gaz a plus de chance d’avoir été produit par des processus biologiques (mais on ne peut pas non plus totalement écarter des processus géologiques à son origine, comme des volcans).
Où pourrait-on chercher ce gaz dans l’Univers ?
Dans l’atmosphère terrestre, le bromométhane est difficile à détecter, à cause de la lumière ultraviolette intense du Soleil. Le rayonnement UV de notre étoile contribue à la destruction de ce gaz. Toutefois, sur une planète en orbite autour d’un autre type d’astre, des naines M (plus petites et plus froides que le Soleil), il pourrait être plus aisé de repérer ce gaz. En plus, les naines M sont plus de 10 fois plus répandues que les étoiles comme le Soleil. Ce sont de bonnes cibles pour rechercher une vie potentielle sur des exoplanètes.
« Dans les décennies à venir, grâce à une combinaison de télescopes terrestres et spatiaux, il sera possible de détecter des biosignatures de gaz méthylés », concluent les auteurs de l’étude. Il convient néanmoins de rester prudent : rappelons que ce gaz peut aussi avoir des processus non biologiques pour origine. Le détecter ne signifierait donc pas que l’on a identifié la vie : il faudrait encore expliquer ce qui l’a produit, sur l’exoplanète ciblée.
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