La première mission de l’ambitieux programme Artémis est toujours clouée au sol. La fusée Space Launch System (SLS) devait s’envoler vers la Lune à l’été 2022, mais plusieurs aléas, dont des fuites d’hydrogène liquide, ont incité la Nasa à repousser le décollage à de nombreuses reprises. La météo n’aide pas non plus : les fusées y sont bien plus sensibles que les avions. À cause d’une tempête inquiétante, le départ d’Artémis I n’est actuellement pas prévu avant le 16 novembre.
Ces longs mois d’attente ne sont pas sans conséquence pour le matériel. Comme l’a repéré Space le 9 novembre, les boosters de la fusée ont une date de péremption. La fusée est équipée de deux imposants propulseurs d’appoint, d’environ 53 mètres de haut, destinés à fournir 75 % de la poussée totale au décollage. Or, si la mission n’a toujours pas décollé mi-décembre, il est probable que la Nasa doive réanalyser ces équipements. Il faudra s’assurer qu’ils peuvent toujours être utilisés au décollage, après leur date d’expiration.
Les boosters d’Artémis I expirent le 9 puis le 14 décembre
Cette information a été transmise le 3 novembre dernier, lors d’une conférence de presse de la Nasa, qui peut être réécoutée sur YouTube. Les experts y ont expliqué que, dès lors que les morceaux d’une fusée commencent d’être empilés, un compte à rebours démarre pour la validité des éléments. Initialement, le délai était de 12 mois pour les boosters, puis il a été revu à 23 mois. Néanmoins, cette échéance arrive bientôt à son terme. « Un morceau expire le 9 décembre de cette année et l’autre le 14 décembre de cette année », a indiqué Cliff Lanham. Il est le principal responsable de l’exploitation des véhicules pour l’Exploration Ground System, l’un des trois programmes du centre spatial Kennedy en Floride.
Rappelons que la mission Artémis I ne peut pas être lancée tous les jours. Outre la météo ou l’état du lanceur, la Nasa doit considérer d’autres paramètres pour savoir quand faire partir le SLS. Il faut tenir compte des positions des astres pour que la mission soit réalisable. Puisque l’objectif est d’envoyer la capsule Orion faire le tour de la Lune, on considère l’alignement Terre-Lune. Il y a donc un calendrier avec les périodes de lancement possibles.
Le tableau ci-dessous contient les dates restantes pour novembre et décembre. Le décollage n’est possible que les jours en vert (en vert clair, la mission sera plus courte qu’en vert foncé). Ainsi, on constate qu’il reste peu de possibilités jusqu’à ce que le premier booster expire le 9 décembre : Artémis I peut décoller du 16 au 19 novembre, puis du 22 au 25 novembre, et enfin le 27 novembre.
Les choses pourraient même devenir encore plus complexes, si jamais la Nasa venait à interrompre la tentative de décollage du 16 novembre, alors que les réservoirs de l’étage principal sont approvisionnés. Une telle situation s’est déjà présentée pour Artémis I. Il faut dès lors respecter d’autres consignes : pas plus de 3 tentatives de lancement en 7 jours, minimum 48h entre la tentative n° 1 et n° 2, minimum 72 heures entre la n° 2 et n° 3.
Nous n’en sommes pas encore là, mais tout ceci montre que le départ prochain d’Artémis I vers la Lune n’est pas encore gagné. Aucun critère n’est laissé au hasard : c’est une mission de 4,1 milliards de dollars qui est en jeu sur cette aire de lancement du centre spatial Kennedy.
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