Plusieurs petits satellites ont été lancés vers la Lune à bord de la mission Artémis I, en même temps que la capsule Orion. Malheureusement, ces petits engins n’ont pas tous donné satisfaction. La Jaxa, l’Agence d’exploration aérospatiale japonaise, déplore ainsi des difficultés avec OMOTENASHI, l’un de ses satellites censé atterrir sur la Lune. Il a manqué son objectif. Tout n’est pas fichu pour ce satellite, même s’il semble difficile de pouvoir communiquer convenablement avec lui avant mars 2023.
La Jaxa peut se consoler avec EQUULEUS, un autre de ses CubeSats (satellites miniatures) lancés avec la première mission du programme Artémis. Le 23 novembre 2022, on a appris que cet engin de 14 kilos a pris une très jolie photo de la surface lunaire. Sur ce cliché, on voit une portion de la Lune qui semble comme coupée en deux par une ligne. Il s’agit en fait de la limite entre le jour et la nuit sur le satellite naturel terrestre.
Le rythme lent des jours et des nuits sur la Lune
L’image a été obtenue le lundi 21 novembre, aux alentours de 18h (en France métropolitaine). La sonde réalisait alors un survol lunaire, à une altitude de 5 550 km de l’astre. La zone photographiée est sur la face cachée de la Lune, celle que nous ne voyons jamais depuis notre planète.
La succession des jours et nuits sur la Lune suit un rythme lent, quelque peu différent de celui que nous connaissons sur Terre. Depuis notre point d’observation, nous voyons la Lune passer par diverses phases durant un cycle, nommé la lunaison. Lorsque l’on regarde ces phases lunaires, on assiste bien au passage des jours et nuits sur la Lune. On voit le déplacement de la « frontière » entre la partie de la Lune éclairée par le Soleil, et celle qui ne l’est pas. La zone sombre se décale progressivement sur la face visible de la Lune. Un jour lunaire correspond à environ 15 jours terrestres. Cette durée est la même pour la nuit lunaire.
Où va le satellite japonais EQUULEUS ?
L’image prise par EQUULEUS, quoique poétique, n’est pas son objectif ultime. Le satellite, développé à la fois par la Jaxa et l’université de Tokyo, doit faire la démonstration d’une technique de navigation bien précise. Sa trajectoire doit se servir des points de Lagrange, qui sont des points d’équilibre entre deux corps, dans le système Terre-Lune.
EQUULEUS doit plus exactement atteindre le point de Lagrange L2 du système Terre-Lune, en utilisant très peu d’énergie. Même si le satellite est tout petit, il doit y parvenir à l’aide de survols lunaires et de la gravité du Soleil. Le voyage devrait durer plusieurs mois. Dans un second temps, le mini-satellite devra aussi étudier les impacts de météorites à la surface lunaire.
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