« Para-astronaute » : vous n’avez probablement encore jamais entendu ce terme. Et pour cause, il est nouveau. Le mot vient inaugurer une nouvelle arrivée historique dans la dernière sélection d’astronautes de l’Agence spatiale européenne : John McFall. Ce Britannique, qui fait partie de cette nouvelle promotion, a un handicap physique.
« C’est pionnier et c’est excitant », s’est-il réjoui, durant la conférence de presse. « Je pense que je peux apporter l’idée inspirante que la science est accessible à tout le monde et que l’espace est potentiellement pour tout le monde aussi. » Il estime par ailleurs que l’ESA est « courageuse » d’avoir recruté un para-astronaute.
Qui est John McFall, premier astronaute avec un handicap ?
Après un accident de moto à l’âge de 19 ans, John McFall a dû surmonter une amputation de sa jambe droite, en réapprenant à marcher avec une prothèse. Quelques années plus tard, il devenait un athlète paralympique professionnel. À son palmarès, on compte par exemple la médaille de bronze du 100m aux Jeux de Beijing en 2008.
John McFall a aussi de solides connaissances scientifiques — dans le domaine de la médecine et de la chirurgie en particulier. Membre du Collège royal de chirurgie, il officie à ce jour comme docteur en traumatologie et en orthopédie dans le sud de l’Angleterre.
En 2014, John a obtenu un baccalauréat en médecine et en chirurgie de la faculté de médecine de l’université de Cardiff, au Royaume-Uni. Il est devenu membre du Royal College of Surgeons en 2016 et est actuellement registraire spécialisé en traumatologie et en orthopédie, travaillant dans le sud de l’Angleterre.
Sa sélection s’est déroulée à travers le programme Parastronaut Feasibility Project. Dans ce cadre, l’ESA cherchait « des personnes qui sont psychologiquement, cognitivement, techniquement et professionnellement qualifiées pour être astronautes, mais qui présentent un handicap physique qui les empêcherait normalement d’être sélectionnées en raison des exigences imposées par l’utilisation du matériel spatial actuel.»
Cela signifie aussi que John McFall a accompli un processus tout aussi rigoureux que les autres astronautes… sur un total de 22 500 candidats et candidates. L’espace est un environnement rude, qui nécessite quoi qu’il en soit des compétences. Un handicap physique n’est toutefois pas incompatible, comme le prouve la sélection de John McFall. Durant la conférence de presse, l’ESA précise d’ailleurs son objectif plus global : chercher à améliorer les équipements spatiaux, comme les navettes et les stations, pour les adapter à des personnes comme John.
La nouvelle sélection de l’ESA signe aussi le recrutement d’une nouvelle astronaute française : Sophie Adenot.
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