Faire le tour de la Lune avec une capsule inhabitée, c’est bien. Refaire le voyage avec un équipage à bord, c’est mieux. Et, atterrir à la surface du satellite, c’est l’objectif final. Le premier palier vient d’être atteint avec succès, grâce à la mission Artémis I, qui s’est achevé en décembre. Pour la suite des évènements, il sera nécessaire d’avoir des combinaisons spatiales.
L’agence spatiale américaine en a déjà : depuis 1981, elle s’appuie sur le modèle EMU (Extravehicular Mobility Unit), qui a connu essentiellement deux versions : le modèle dit de base, qui a opéré entre les années 80 et jusqu’au tout début des années 2000, et le modèle amélioré, qui a opéré à partir de la fin des années 90 et qui est toujours utilisé aujourd’hui.
Le modèle EMU est une combinaison qui a rendu bien des services à la Nasa et aux agences partenaires, mais c’est un modèle vieillissant — après tout, les fondations de cette tenue ont maintenant quarante ans. C’est pour cela que durant l’été 2022, la Nasa a retenu deux sociétés candidates — Axiom Space et Collins Aerospace — pour développer l’après-EMU.
Des combinaisons nécessaires à partir de 2025
En principe, c’est en 2025 que ces nouvelles combinaisons sont censées entrer en scène. C’est à cette date qu’aura lieu la mission Artémis III (Artémis II, qui est planifiée pour 2024, n’implique aucune sortie dans l’espace). Or, celle-ci doit consister en un alunissage, accompagné d’une sortie spatiale pour une partie de l’équipage. Il faut donc que les astronautes aient à disposition des tenues adaptées.
Dit autrement, cela veut dire qu’il reste moins de trois ans à Axiom et Collins pour les fabriquer, les tester et les valider. L’échéance peut-elle être tenue ? Oui, d’après Chris Hansen, responsable adjoint du programme des combinaisons spatiales et des véhicules lunaires pour la Nasa. Interrogé le 12 décembre par Ars Technica, il a donné des nouvelles encourageantes.
Le calendrier prévoit toujours officiellement une disponibilité des nouvelles tenues pour 2025 et Artémis III, et la Nasa se dit confiante dans la capacité de ses deux prestataires de respecter l’agenda. Les deux groupes n’ont pas eu besoin de partir d’une feuille totalement blanche : outre l’existante EMU, il s’avère que la Nasa a travaillé pendant un temps sur une évolution, le xEMU.
« Ils ont pu l’utiliser largement dans leurs conceptions », a ainsi confié Chris Hansen. Ce prototype de combinaison, présenté en 2019, a déjà bénéficié d’un financement de 420 millions de dollars et de plus de dix ans de recherche et de développement. Cela a fait gagner du temps à Collins et Axiom, mais également de l’argent, même si Chris Hansen souligne les investissements importants consentis de leur côté.
Le développement d’une combinaison post-EMU est doublement nécessaire pour répondre à une exploration lunaire. D’abord, l’Extravehicular Mobility Unit est une tenue lourde, rigide, n’offrant pas une grande liberté de mouvement et une aisance pour se déplacer. Ensuite, elle n’a pas été pensée pour un environnement lunaire, avec des roches et de la poussière.
Il faut donc proposer des tenues plus faciles à porter et à utiliser, tout en s’assurant qu’elles résistent à tout ce qui peut se passer sur le sol lunaire. En caricaturant, il ne faudrait pas qu’une chute d’un astronaute provoque une déchirure de la tenue, par exemple. Il faut que les équipages puissent évoluer avec aisance, se pencher, plier leurs membres, etc.
Ces nouvelles tenues ne serviront pas uniquement pour l’exploration lunaire. Elles seront aussi déployées dans le cadre des sorties extravéhiculaires en orbite, que ce soit autour de la Terre avec la Station spatiale internationale ou de la Lune avec la future station orbitale. Axiom doit s’occuper de celle pour la sortie sur la Lune, tandis que Collins pour les missions orbitales.
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