Le plastique, et notamment le microplastique, est partout. Du fond des océans au fond de nos poumons, en passant par notre sang. Mais selon plusieurs travaux scientifiques, la pluie serait également un vecteur sous-estimé. C’est ce qui est encore montré dans une nouvelle étude parue en décembre 2022.
Cette étude se concentre sur une ville spécifique : Aukland, aux États-Unis. Mais elle rejoint d’autres études dédiées à d’autres villes. Le phénomène semble avoir une véritable ampleur, de mieux en mieux comprise.
74 tonnes/an de plastique dans la pluie d’Aukland
Les auteurs ont relevé pas moins de 4 885 particules de microplastique en moyenne se déposant sur chaque mètre carré des toits d’Auckland. À l’échelle d’une année et de toute la ville étudiée, cela pèse 74 tonnes. Et ces 74 tonnes équivalent à 3 millions de bouteilles de plastique.
« Les travaux futurs devront quantifier la quantité exacte de plastique que nous respirons. Il est de plus en plus clair qu’il s’agit d’une voie d’exposition importante », s’inquiète l’auteur principal, Joel Rindelaub.
Car, oui, ce n’est pas la première étude à pointer le phénomène, il y en a eu en 2016 ou en 2017. Des travaux de 2020 estimaient que dans des villes comme Londres, un peu plus de 700 particules tombent au mètre carré. L’étude de 2016 évoquait le chiffre de 110/m2 pour Paris ; celle de 2017 indique environ 200/m2 pour Dongguan (Chine) ; et encore une autre de 2019 a trouvé 225/m2 à Hambourg.
Quelle est la cause du plastique dans la pluie ?
Les causes principales se profilent aussi dans les études. La publication de 2020 constatait que « la grande majorité des microplastiques observés dans cette étude (92 %) et dans les études précédentes sont fibreux et de longueurs similaires. » Et elle ajoutait qu’« on suppose que les microplastiques fibreux proviennent de l’usure des textiles » (une déduction qui provient notamment de l’analyse des effluents de machines à laver).
Et pour l’étude de 2022, le constat est assez proche, mais incorpore davantage de sources. Les microparticules déposées par la pluie à Aukland proviennent de sources telles que les vêtements synthétiques, les pneus de voiture, les emballages ou encore de certains types d’électronique.
Ce genre de particules très petites sont invisibles à l’œil nu. Déjà petites par nature, elles se décomposent dans l’environnement en particules à leur tour de plus en plus petites, ce qui donne les fameuses microparticules — le microplastique. « Plus les échelles de taille que nous avons examinées étaient petites, plus nous avons vu de microplastiques. C’est significatif, car les plus petites tailles sont les plus pertinentes du point de vue toxicologique », explique le Dr Rindelaub.
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