Les anomalies de température se sont enchaînées au fil de l’année 2022. On se souvient encore de cet été exceptionnellement sec, avec une chaleur caniculaire, tandis que les records de température s’enchaînaient. Puis ce fut au tour de l’automne d’être bien trop doux par rapport aux normales de saison. Maintenant, ce sont les températures de cette période de fêtes qui n’ont rien de normal.
Météo-France le confirme : cette fin d’année se caractérise par une douceur record. Cela se poursuivra jusqu’au bout, puisqu’un pic de douceur est attendu pour ce 31 décembre 2022. L’excédent thermique (c’est-à-dire le nombre de degrés supérieurs à la normale) atteindra les +8 degrés, d’après Météo-France.
« Cette Saint-Sylvestre devrait être la plus douce jamais observée à l’échelle du pays (archive débutant en 1947) pour clôturer de façon symbolique, une année 2022 exceptionnellement douce », indique le service. Elle devrait aussi entrer dans le top 5 des journées les plus douces enregistrées au mois de décembre en France. Et enfin, cette disparité de +8 degrés pourrait être aussi l’une des anomalies de chaleur les plus importantes jamais enregistrées tout mois confondu.
Rien qu’à Nice, les nuits dites « tropicales », supérieures à 20 degrés, s’accumulent en cette fin d’année. En Corse, la douceur achève une année 2022 qui devient tout bonnement l’année la plus chaude jamais enregistrée sur l’île, peut-être même devant 2003. Cette anomalie de fin d’année n’est pas une exclusivité française : l’Europe est concernée avec des températures bien au-dessus des normales de saison sur une grande part du continent.
Cette fin d’année rappelle encore le changement climatique
Oui, cette douceur extrême est en grande partie liée au changement climatique. Ce dernier accroît l’amplitude d’un phénomène naturel. « L’influence humaine fait d’une dynamique météo classique un extrême chaud », rappelle le climatologue Christophe Cassou sur Twitter.
Le changement climatique, dû aux activités humaines, accroît effectivement l’ampleur et la fréquence des anomalies météorologiques. Les pics records (de chaud comme de froid d’ailleurs) comme les événements extrêmes sont de plus en plus concentrés au 21e siècle, là où ils étaient plus rares et lointains auparavant.
« Cette vague de douceur hivernale exceptionnelle est en cohérence avec le changement climatique », confirme Météo-France sur son site. « La raréfaction des vagues de froid est un marqueur du changement climatique : la dernière vague de froid à l’échelle du pays remonte à février 2012… bientôt 10 ans. Les pics de douceur ou de chaleur précoces sont en revanche plus fréquents. »
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