Sur Mars, le rover Perseverance sème des tubes. Ces échantillons resteront au sol, pour servir de sauvegarde si le robot n’arrive pas à remplir toute sa mission. Mais, la Nasa ne craint-elle pas de ne plus les retrouver ?

Ce ne sont pas des sabres laser que le rover Perseverance abandonne sur Mars, mais des tubes remplis d’échantillons. Le 4 janvier 2023, la Nasa a indiqué que son robot avait déposé un 4e prélèvement à la surface de Mars. Il en reste encore 6 autres pour construire le « premier dépôt d’échantillons sur un autre monde ».

Il peut paraître surprenant que le robot délaisse ainsi ses précieux tubes, à la merci du vent et de la poussière martienne. Ne risquent-ils pas de finir ensevelis ou emportés, et donc impossibles à retrouver, à cause des tempêtes de sable ?

La Nasa n’a pas peur de perdre ces tubes de Perseverance sur Mars

La Nasa a anticipé cette situation et ne semble pas inquiète de perdre les échantillons de cette façon. L’agence avait détaillé pourquoi sur Twitter le 24 décembre. « Mars est venteuse, mais pas comme sur Terre. L’atmosphère y est beaucoup moins dense : environ 1 centième de celle de la Terre. Les vents ici peuvent prendre de la ‘vitesse’, mais ils ne ‘ramassent’ pas beaucoup de choses. »

Ainsi, poursuit la Nasa, le vent sur Mars peut effectivement soulever un peu de poussière fine et la redéposer sur la surface de la planète. Mais, pas de quoi s’inquiéter pour les échantillons que Perseverance a largués au sol. Il faut rappeler que les tubes semés sur Mars par le rover servent de sauvegarde (les cibles les plus prometteuses de Perseverance sont échantillonnées en double) : le robot est normalement censé apporter les autres tubes, restés dans son « ventre » à un futur atterrisseur martien. Si jamais Perseverance ne peut pas remplir cette fonction, la Nasa a prévu un autre plan. Elle a imaginé 2 hélicoptères qui seront envoyés sur Mars pour aider Perseverance, en se chargeant de déplacer les tubes déposés au sol vers l’atterrisseur. Tout cela doit se passer dans 9 ans environ.

D’autres robots martiens sont poussiéreux, mais reconnaissables, après des années

Or, les scientifiques ont déjà une bonne idée de la manière dont la poussière martienne affecte les objets artificiels sur Mars : « Quelle quantité de poussière un engin spatial accumule-t-il après 9 ans à la surface ? Jetez un œil à la plateforme supérieure de Curiosity après 9 ans : poussiéreuse, mais reconnaissable. »

Il y a de la poussière, mais on reconnaît toujours Curiosity et ses composants. // Source : Via Twitter @NasaPersevere
Il y a de la poussière, mais on reconnaît toujours Curiosity et ses composants. // Source : Via Twitter @NasaPersevere

Cela dit, on peut rétorquer que Curiosity est un imposant rover (il mesure plus de 2 mètres de haut), bien plus gros que les tubes éjectés par Perseverance à même le sol. Toutefois, des objets petits sont encore bien repérables des années après être restés sur Mars. La Nasa prend l’exemple d’InSight, dont la mission sur Mars est désormais finie. Un câble relie l’atterrisseur à son sismomètre. Même après 4 ans sur la planète, on ne voit qu’une fine couche de poussière sur ce composant, que l’on reconnaît encore bien sur les images.

Le câble est encore bien visible. // Source : Via Twitter @NasaPersevere
Le câble, qui ressemble à un ruban, est encore bien visible. // Source : Via Twitter @NasaPersevere

« Non seulement nous nous attendons à ce que les tubes d’échantillons ne soient pas recouverts, mais je documente également très soigneusement où je les dépose. Ainsi, y revenir plus tard ne devrait pas être un problème », résume la Nasa, en parlant à la première personne comme si c’était Perseverance qui s’exprimait.

Si la Nasa a besoin de recourir à ces échantillons, au cas où Perseverance ne serait pas en mesure d’apporter les siens à l’atterrisseur, les deux hélicos devraient donc les retrouver sans trop de mal. Ouf.

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