« La pleine Lune du Loup va venir chambouler nos vies », « la pleine Lune du loup de janvier 2023 frappera très fort », « la pleine Lune du Loup, c’est l’événement astronomique de ce début d’année 2023 ! »… Les annonces autour d’une supposée pleine Lune extraordinaire se multiplient en ce début d’année. Si la première pleine Lune de 2023 a bien lieu le 7 janvier, elle n’a rien de plus que d’habitude à offrir. Et, surtout pas « un loup ».
En réalité, la « pleine Lune du loup » (« Full Wolf Moon ») fait partie des nombreux noms de Lune poétiques, qui n’ont cependant aucun sens en astronomie. Il est trompeur de prétendre que la Lune de ce 7 janvier procure un spectacle inhabituel. Ce, même si la Nasa a tweeté le 6 janvier que « nous hurlons pour la première pleine Lune de 2023 », avec un emoji Loup, ce qui contribue à entretenir cette confusion.
Oui, la Lune est pleine. Mais, ça n’a rien d’extraordinaire
La pleine Lune désigne simplement la phase lunaire lors de laquelle la face visible de l’astre est entièrement illuminée par le Soleil, de notre point de vue. C’est parce que la Lune se trouve alors à l’opposé du Soleil, par rapport à notre planète. L’inverse de la pleine Lune est la nouvelle Lune : l’astre est entre la Terre et le Soleil, et n’est donc pas visible.
On peut admirer une pleine Lune tous les 29 jours environ — si la météo le permet évidemment. Ce n’est donc pas un phénomène rare ou extraordinaire.
Un loup sur la Lune ?
Bien sûr, inutile de chercher un loup sur la Lune, ni ce 7 janvier, ni aucun autre jour de l’année. Parler de « pleine Lune du loup » n’est pas une expression à valeur scientifique.
Dans son article annonçant que « la prochaine pleine Lune est la Lune du loup », mis en ligne le 5 janvier 2023, la Nasa admet elle-même que cette expression a des origines culturelles. Ce terme est un emprunt à une tradition culturelle nord-américaine, issue des Amérindiens — comme le sont la « Lune des fraises », la « Lune rose », la « Lune de l’esturgeon » et bien d’autres surnoms.
Ces noms culturels, attribués à la Lune pour suivre le passage des saisons, ont commencé à être repris dans des périodiques américains, comme Farmers’ Almanac ou The Old Farmer’s Almanac, dans les années 1930. Ces ouvrages étaient lus pour leurs prévisions météorologiques ou leurs recettes de cuisine. Pour le mois de janvier, on peut constater que le second almanach cité, parle effectivement encore aujourd’hui de « Full Wolf Moon ». « On pense que la pleine Lune de janvier a été surnommée Lune du loup parce qu’il était plus probable d’entendre les loups hurler à ce moment-là », peut-on lire.
Le récit est poétique. Cependant, reprendre l’expression dans des communications à valeur scientifique, comme le font la Nasa et d’autres publications, entretient des doutes. On se retrouve ainsi avec le risque de confondre ce qui relève de la réalité scientifique et ce qui relève de la tradition culturelle.
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