La pandémie liée au coronavirus SARS-CoV-2 a démarré il y a exactement trois ans. La compréhension de son fonctionnement avance peu à peu. Des autopsies récentes, dont les résultats ont été publiés en décembre 2022 dans Nature, révèlent davantage sur la propagation du virus dans le corps humain.
Ces autopsies montrent comment le coronavirus SARS-CoV-2 semble avoir une tendance à la persistance cellulaire dans diverses parties du corps. Au total, 44 autopsies ont été analysées, pendant lesquelles les scientifiques ont cherché et quantifié le niveau d’ARN messager du coronavirus dans 85 lieux et fluides du corps. Si l’on détecte de l’ARNm du virus, cela signifie que le virus s’y est répliqué durant la vie du patient — et la quantification permet d’en mesurer l’ampleur.
Sur les 85 endroits et fluides analysés, les chercheurs ont repéré de l’ARNm du coronavirus en abondance dans 79 d’entre eux. Quant au profil des patients, cela concerne les personnes âgées non vaccinées décédées d’une version sévère de la maladie Covid-19.
« Le SARS-CoV-2 est largement distribué »
Les autopsies montrent que l’infection peut devenir « systémique », c’est-à-dire se propager dans plusieurs organes. Le virus persiste alors dans le corps pendant plusieurs mois. Ce n’est pas la première fois que des risques d’infection systémique sont montrés par des autopsies, et cela semble se confirmer.
« Nous montrons que le SARS-CoV-2 est largement distribué, principalement chez les patients décédés avec un COVID-19 sévère, et que la réplication du virus est présente dans de multiples tissus respiratoires et non respiratoires, y compris le cerveau, au début de l’infection », expliquent les auteurs. Au total, l’ARNm du virus a été repéré en quantité dans les poumons, le cœur, les reins, le foie, certains muscles et nerfs, les appareils reproducteurs, la rate, l’œil ou encore le cerveau.
En tant que virus essentiellement respiratoire, il n’est pas surprenant toutefois de constater que ce sont les poumons qui présentent le plus de lésions et d’inflammations. Les autres parties du corps atteintes par la réplication du virus, comme le cerveau ou les reins, sont moins voire aucunement touchées par des atteintes de leurs tissus, physiquement parlant.
Ce type de travaux offre des clés supplémentaires pour améliorer le suivi des patients atteints des formes graves de la maladie. Rien qu’en France, début janvier 2023, encore 1 300 personnes sont en soins critiques.
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