On le sait depuis plusieurs années : le trou dans la couche d’ozone se répare. Cette détérioration de la couche d’ozone avait été directement causée par la pollution humaine. En 1985, le protocole de Montréal entérinait un accord international pour mettre fin aux substances chimiques toxiques concernées (comme les chlorofluorocarbures — CFC — utilisés notamment par les anciens réfrigérateurs). Puis, en 2016, un amendement (dit de Kigali) étendait l’interdiction aux gaz de type hydrofluorocarbones (HFC).
Tout cela a payé puisqu’en 2020, un article de recherche publié dans Nature confirmait la tendance positive : la dégradation de la couche d’ozone semblait être en pause, voire aller mieux, grâce au protocole de Montréal. Les Nations unies viennent de publier, début 2023, un nouveau rapport scientifique faisant le bilan de 2022 — Scientific Assesment of Ozone Depletion. L’amélioration se confirme.
Le protocole de Montréal porte ses fruits
« Les mesures prises dans le cadre du protocole de Montréal continuent de contribuer à la reconstitution de l’ozone », constate le rapport. La présence des substances mises en cause se réduit peu à peu à mesure que l’on constate que le trou se comble.
Ce n’était pas gagné. En 2018, une étude scientifique dans Nature et des enquêtes journalistes subséquentes avaient montré des émissions illégales provenant notamment de Chine et en augmentation depuis 2012. À l’époque, l’inquiétude montait quant au risque que cela freine le rétablissement de la couche d’ozone. Mais, en 2021, des rapports ont montré que la Chine parvenait finalement à combattre correctement ces émissions. Cette séquence ne semble pas avoir empêché la tendance positive.
Cela ne signifie toutefois pas encore que la couche d’ozone est pleinement réparée à l’heure actuelle. Il faudra encore quelques décennies. Le retour aux valeurs de 1980, c’est-à-dire les valeurs normales avant que le trou dans la couche d’ozone se constitue à cause de la pollution, est attendu :
- Vers 2040 sur la majeure partie du globe ;
- En 2045 pour l’Arctique ;
- Autour de 2066 pour l’Antarctique.
« On estime que le respect de l’amendement de Kigali de 2016 au protocole de Montréal, qui exige la réduction progressive de la production et de la consommation de certains hydrofluorocarbones (HFC), permettra d’éviter un réchauffement de 0,3 à 0,5 °C d’ici 2100 », ajoute le rapport. Une estimation qui ne tient cependant pas compte des émissions de HFC-23 (trifluorométhane), plus puissant que le CO2 et aux rejets supérieurs aux taux déclarés par l’ensemble des pays.
Maintenant, au boulot pour les autres gaz à effet de serre ? Il serait temps : le 6e rapport du GIEC indiquait qu’il ne restait plus beaucoup de temps pour que ce soit efficace afin d’éviter un réchauffement de 1,5 degré. Le protocole de Montréal est la preuve que l’on peut agir.
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