Encore un nouveau record que l’on ne voudrait pas atteindre : une étude publiée le 11 janvier 2023 montre qu’en 2022, les océans ont atteint les températures les plus chaudes de toute l’histoire humaine… surpassant le précédent record établi en 2021. Ces résultats ont été obtenus à l’aide de 24 scientifiques à travers le monde, 16 instituts, et deux ensembles de données. En cause, sans surprise : les activités humaines à l’origine du changement climatique.
La mesure se fait notamment en termes de joules — qui correspond à une quantité d’énergie, et donc aussi de chaleur absorbée. Les eaux océaniques, c’est-à-dire celles atteignant jusqu’à 2 000 mètres de profondeur, ont absorbé autour d’une dizaine de zettajoules (1 zettajoule = 1021 joules = 1 000 000 000 000 000 000 000 joules) en 2022.
Avec une telle chaleur, on pourrait faire bouillir environ 700 millions de bouilloires de 1,5 litre, par seconde, durant une année. Cela correspond aussi à 100 fois la production mondiale d’électricité en 2021, 325 fois la production d’électricité de la Chine, 634 fois celle des États-Unis.
Les océans absorbent nos émissions polluantes
L’augmentation de la chaleur absorbée par les océans entraîne aussi :
- Une augmentation de salinité (taux de sel) ;
- Une stratification de l’eau : elle se répartit en couches amoncelées, avec des propriétés spécifiques pour chacune, au lieu de se mélanger correctement, ce qui peut, par exemple, conduire à de l’anoxie — absence d’oxygène.
Ces métamorphoses ne sont évidemment pas bonnes pour le vivant : la biodiversité risque d’en pâtir… et en pâtit d’ailleurs déjà. On en trouve un exemple typique dans le blanchiment des coraux — menaçant notamment la fameuse Grande barrière de corail. Il faut que la faune et la flore puissent d’adapter suffisamment vite face au réchauffement de l’océan, qui augmente trop vite.
Il peut donc en résulter une réduction de la biodiversité océanique, ou encore des déplacements de population perturbant la chaîne alimentaire. Plus largement : le changement climatique modifie le cycle hydrologique de la planète. L’interaction entre l’océan et l’atmosphère est délicate. Le réchauffement planétaire rend les eaux plus chaudes, plus salines, ce qui contribue aux effets du dérèglement climatique.
« Les océans absorbent la majeure partie du réchauffement dû aux émissions humaines de carbone », ajoute Michael Mann, auteur principal de ces travaux, dans un communiqué. « Jusqu’à ce que nous atteignions des émissions nettes nulles, ce réchauffement se poursuivra et nous continuerons à battre des records de teneur thermique des océans, comme cette année. Une meilleure connaissance et une meilleure compréhension des océans constituent une base pour les actions de lutte contre le changement climatique. »
Écoutez le podcast La 6e extinction
Quelles sont les menaces qui pèsent aujourd’hui sur le vivant ? Pour le comprendre et garder espoir, découvrez notre podcast La 6e Extinction, porté par la vulgarisatrice scientifique Marie Treibert. La série est composée de six épisodes disponibles sur toutes les plateformes d’écoute (Spotify, Deezer, Apple…).
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !