La comète ZTF sera visible en France entre la fin janvier et le début février de cette année 2023, bien longtemps après son dernier passage dans la région, autour du Paléolithique. Vous pourrez la voir à l’œil nu, ou admirer les superbes photos déjà prises de la comète. Mais, pour bien comprendre ce que vous observerez, voici tout ce qu’il faut savoir de ce corps céleste.
Quand la comète C/2022 E3 (ZTF) a-t-elle été découverte ?
La découverte de C/2022 E3 (ZTF) s’avère récente, car c’est le 2 mars 2022 que la comète a été repérée par l’observatoire Palomar, perché à plus de 1 700 mètres d’altitude en Californie, au nord de San Diego. Le site est spécialisé en détection d’objets dits transitoires, c’est-à-dire dont la luminosité varie brusquement sur une période de temps réduite — comme une comète, donc.
Ce n’est pas la première fois que cette comète circule à l’intérieur du système solaire : des observations complémentaires, croisées avec d’autres travaux, montrent que la comète est sans doute déjà passée dans les parages il y a près de 50 000 ans, note la Société astronomique française. Mais, à l’époque, impossible d’avoir un suivi du ciel aussi détaillé qu’aujourd’hui…
Le choix du nom de la comète suit des règles très précises : la lettre « C » ne signifie pas « comète », mais est un code pour désigner une comète non périodique, c’est-à-dire qui met énormément de temps à tourner autour du Soleil. Il existe d’autres lettres, qui désignent d’autres situations : des comètes qui reviennent régulièrement, d’autres qui ne sont que de passage, etc.
Viennent ensuite l’année de la découverte, une lettre pour désigner la période de l’année (la première quinzaine de mars). Le chiffre désigne l’ordre de découverte de l’objet pendant cette quinzaine. Enfin, on trouve entre parenthèses l’acronyme de Zwicky Transient Facility, qui désigne un relevé astronomique par le télescope de Schmidt Samuel-Oschin, installé à Palomar.
Qu’est-ce qu’une comète ?
Les comètes sont des « petits » corps spatiaux, dont les dimensions atteignent en général quelques (dizaines) de kilomètres. Il en existe partout dans l’univers, mais certaines attirent beaucoup plus l’attention puisqu’elles traversent le système solaire. La plus connue est, évidemment, Hale-Bopp, mais on pourrait aussi citer Tchoury, Hyakutake ou Hartley.
Leur particularité est d’avoir un panache, une « queue », lorsque ces objets sont à portée de l’influence d’une étoile. Cette chevelure est composée de poussière et de gaz, très lumineuse sous l’effet de l’astre, et peut s’étendre sur des millions de kilomètres. C’est cette trainée d’ailleurs qui facilite souvent leur détection, comme une signature dans le ciel.
Les comètes sont composées d’un assemblage mêlant glace, roche et poussière. Elles sont l’objet d’une hypothèse en astronomie : ce sont ces objets qui auraient pu apporter de l’eau et des composés organiques sur la planète Terre, participant ainsi à l’éclosion de la vie. Lors de la formation du système solaire, et donc de la Terre, la planète a été bombardée de corps célestes.
Les comètes sont à distinguer des astéroïdes, qui sont davantage composés de roches et de métaux, mais aussi des étoiles filantes, qui sont des objets de toute petite taille entrant à toute vitesse dans l’atmosphère terrestre. Ils deviennent alors lumineux par l’échauffement de leur surface et leur combustion. Une fois sur Terre, ces objets sont appelés météorites.
Où et quand voir C/2022 E3 (ZTF) ?
Repérée en mars 2022, ce n’est que depuis décembre de la même année que la comète C/2022 E3 (ZTF) peut être observée dans de bonnes conditions — d’abord avec un télescope, depuis décembre, et maintenant à l’œil nu depuis janvier. Mais, si vous voulez maximiser vos chances, éloignez-vous des villes et évitez toute source de pollution lumineuse.
Jusqu’au début du mois de février 2023, les conditions devraient être de plus en plus favorables pour suivre C/2022 E3 (ZTF), puisque la comète continuera de se rapprocher de la Terre. Pas de panique pour autant : c’est une proximité toute relative. La distance minimale entre la Terre et la comète ne descendra pas en dessous de 42 millions de kilomètres.
Nous avons un récapitulatif sur Numerama pour savoir où et quand voir la comète ZTF à l’œil nu en France. Elle se trouvera entre la Grande Ourse et la Petite Ourse, donc c’est vers le nord qu’il faut se tourner. Notez que la comète restera encore visible après les premiers jours de février, mais son éclat s’estompera petit à petit à mesure qu’elle reprendra le large.
Qu’est-ce que c’est que la magnitude ?
Il existe en astronomie un terme qui sert à qualifier l’éclat apparent d’un objet céleste — une étoile, un satellite artificiel, une comète, etc. C’est la magnitude. Il s’agit d’un nombre fonctionnant ainsi : plus le chiffre est bas, plus l’objet est brillant. À l’inverse, une magnitude élevée indique un éclat particulièrement difficile à déceler.
Pour un œil humain, la limite de perception qui est couramment admise est de 6. Au-delà, il faut employer des instruments de plus en plus poussés : jumelles, lunette, télescope terrestre, télescope spatial. Par exemple, Hubble est situé à 30. Notez que l’échelle ne s’arrête pas non plus à zéro. Il y a des magnitudes négatives.
Quelques exemples : la planète Uranus est située aux alentours de 5 et 6 selon les conditions d’observation. L’étoile Véga est à 0 par convention. Sirius, l’étoile la plus brillante hors du système solaire : -1,5. Pluton est à 15, la Lune à -12,6 lorsqu’elle est pleine. Vénus à -4,4 quand elle est dans les meilleures dispositions. Et le Soleil ? -26,8. On ne voit que lui.
Et dans le cas de C/2022 E3 (ZTF), alors ? Quand elle a été découverte, en mars 2022, sa magnitude était de 17, rappelle la Société astronomique française. Ensuite, ce nombre n’a fait que diminuer à mesure de sa progression en direction du Soleil. Début janvier, sa magnitude était évaluée à 7. Et à son maximum, elle doit atteindre 5, permettant son observation à l’œil nu.
Quand reverra-t-on C/2022 E3 (ZTF)
Probablement jamais. En tout cas, plus personne ne sera vivant pour s’en assurer : sa trajectoire est tellement excentrique qu’elle ne reviendra pas avant des dizaines de milliers d’années (la dernière fois, c’était il y a 50 000 ans, selon des calculs). Le scénario le plus défavorable suggère même qu’elle finira par quitter le système solaire
En astronomie, une excentricité de 0 est une orbite parfaitement circulaire. Une excentricité de 1 correspond à une orbite parabolique. L’orbite terrestre autour du Soleil a une excentricité de 0,0167, tandis que celle de ZTF atteint 1,00027. En somme, C/2022 E3 (ZTF) suit une trajectoire par rapport au Soleil ressemblant à un ovale allongé et possiblement « non fermé ».
C’est donc peut-être la dernière fois que C/2022 E3 (ZTF) vient nous voir. C’est un peu triste, mais consolez-vous : selon la Nasa, on recensait 3 743 comètes au mois de janvier 2023. Et, l’agence spatiale américaine estime que le système spatial en compte des milliards, au-delà de Neptune, dans la ceinture de Kuiper, et même au-delà de Pluton, dans le nuage d’Oort.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Si vous avez aimé cet article, vous aimerez les suivants : ne les manquez pas en vous abonnant à Numerama sur Google News.