Un satellite russe s’est désagrégé en orbite, a-t-on appris le 7 février 2023, relaie Space. L’engin, un satellite Kosmos 2499, s’est brisé le 4 janvier dernier. Ce n’est pas la première fois que ce satellite est impliqué dans un tel incident. Il s’était déjà cassé le 23 octobre 2021. Il est donc probable que le nouvel événement soit une rupture de la partie qui restait du satellite depuis 2021.
La rupture du satellite a été confirmée par le 18th Space Defense Squadron (18 SDS), une unité de la Force spatiale des États-Unis (la branche des forces armées liée aux opérations dans l’espace), consacrée à la veille spatiale. Le 18 SDS détecte, suit et identifie des objets artificiels dans l’espace. L’appareil s’est brisé le 4 janvier vers 5h (heure de France métropolitaine). La rupture du Kosmos 2499 a été associée à la présence de 85 morceaux, qui évoluent dans un nuage dé débris à 1 169 km d’altitude. Une analyse est en cours pour étudier ces débris, précise le 18 SDS.
Comme l’indiquent nos confrères de Space, ce nouveau nuage de débris spatiaux est si haut qu’il faudra sans doute un siècle, voire davantage, pour qu’il retombe. Autrement dit, autant de temps pour que ces morceaux de satellite se désintègrent au contact de l’atmosphère terrestre. Pour l’instant, on ignore la cause de l’incident qui a brisé le satellite russe. Son système de propulsion pourrait être impliqué, mais rien n’est confirmé.
Quel est ce satellite russe qui s’est cassé en orbite ?
Kosmos 2499 avait été lancé dans l’espace en mai 2014, depuis le cosmodrome de Plessetsk, au nord de Moscou. On ignorait alors de quel type d’objet il s’agissait. Des astronomes amateurs et des traqueurs de satellites avaient observé l’objet, identifié sous le nom 2014-28E, et ses curieuses manœuvres vers des objets spatiaux russes. En octobre 2014, les États-Unis ont identifié l’objet comme étant bien une charge utile, et non un fragment ou un débris. Les activités du satellite avaient laissé soupçonner qu’il servait à tester une technologie de neutralisation d’autres satellites. À l’époque, l’agence russe Roscosmos avait démenti, assurant que son engin n’avait été conçu qu’à des fins pacifiques.
Kosmos 2499 est, semble-t-il, resté actif plusieurs années, avec des manœuvres encore réalisées en 2017. Puis, il est devenu inactif. Avec la fin de sa mission, il s’est ajouté aux nombreux débris spatiaux qui polluent l’espace au-dessus de nos têtes. Sa fragmentation en des dizaines de morceaux n’est pas une bonne nouvelle.
Le sujet des débris spatiaux est préoccupant : l’ESA (l’agence spatiale européenne) estime qu’il y a plus de 10 600 tonnes d’objets en orbite terrestre, et 36 500 débris spatiaux de plus de 10 cm. Ces fragments de satellites et de fusées sont un énorme danger pour la Station spatiale internationale, qui doit régulièrement les éviter. Outre les collisions entre débris qui sont à craindre, il y a aussi le problème des explosions en orbite.
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