Neuralink est sous le coup d’une nouvelle enquête, cette fois-ci pour le transport illégal d’un dispositif potentiellement contaminé (herpès B., staphylocoque…), qui n’a été ni désinfecté ni scellé.

Présentée comme un fleuron de l’avenir biotechnologique, la réalité de Neuralink n’est pas toute rose. Cette entreprise dirigée par Elon Musk entend créer un implant reliant le cerveau humain à la machine. Le milliardaire présentait encore récemment des résultats se voulant révolutionnaires pour les premiers tests sur des truies et des singes.

Néanmoins, il y a de cela quelques mois, une enquête était ouverte pour maltraitance animale : 1 500 animaux seraient morts lors des expérimentations. En cause, une pression trop élevée causant un grand nombre d’erreurs qui pourraient être évitées. Mais, voilà qu’une seconde enquête fédérale a été ouverte durant ce mois de février 2023, rapporte Reuters le 9 février. L’enquête est menée par le département américain des transports : Neuralink aurait transporté des pathogènes dangereux — pour l’humain — de manière totalement illégale.

« Cela présente un danger »

Tout a commencé par une enquête menée par Physicians Committee of Responsible Medicine — PCRM –, une ONG dédiée notamment à la protection des animaux. Cette organisation a obtenu des « emails et documents » montrant que Neuralink a transporté des équipements potentiellement infectés par des pathogènes, provenant de singes morts durant les expérimentations.

L'un des singes ayant été opérés avec une puce de Neuralink, faisant bouger le curseur d'un ordinateur. // Source : Neuralink
L’un des singes ayant été opérés avec une puce de Neuralink, faisant bouger le curseur d’un ordinateur. // Source : Neuralink

Concrètement, après la mort de macaques rhésus chez lesquels les tests n’ont pas été concluants, les dispositifs cérébraux contaminés ont été retirés sans être désinfectés ni scellés, avant d’être transportés. Cette situation aurait inquiété des employés de l’Université de Californie — partenaire des expériences — en plus d’être tout bonnement illégale aux États-Unis.

« Étant donné que les composants matériels du dispositif neuronal explanté ne sont pas scellés et qu’il n’a pas été désinfecté avant de quitter l'[université], cela présente un danger pour toute personne pouvant entrer en contact avec le dispositif. Le simple fait de le qualifier de ‘dangereux’ ne tient pas compte du risque de contracter l’herpès B », indique un premier email. C’est un manquement à la sécurité sanitaire, puisque les dispositifs risquaient de porter des agents pathogènes à risque pour l’être humain. Parmi eux, le staphylocoque résistant aux antibiotiques et le virus de l’herpès B.

« Les dispositifs étaient revenus [à l’université] dans une boîte ouverte », souligne un autre email provenant de l’Université de Davis, où l’employé ajoute : « Il s’agit d’une exposition pour quiconque entre en contact avec le matériel explanté contaminé et nous prenons l’affaire au sérieux parce que nous sommes préoccupés par la sécurité humaine. » Le risque de ces agents pathogènes, potentiellement portés par de tels dispositifs contaminés, est de causer des infections sanguines, des pneumonies, des lésions cérébrales graves, voire la mort.

Le département des transports a indiqué à Reuters prendre l’affaire « très au sérieux » également de son côté : « Nous menons une enquête pour nous assurer que Neuralink respecte pleinement les réglementations fédérales et protège ses travailleurs et le public contre des agents pathogènes potentiellement dangereux. »

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