Il n’y a pas eu d’épisode pluvieux majeur en France depuis un mois entier, le dernier en date remontant au 20 janvier. Le cumul des précipitations agrégées sur la France est inférieur à un millimètre sur cette période. Pour Météo-France, il est clair que c’est du « jamais vu » en cette saison. « Une série aussi longue en hiver est remarquable : le dernier record hivernal était de 22 jours sans pluie en 1989 », alerte par ailleurs Météo-France. « La plus longue période sans pluie qu’a connu la France tous mois confondus, avait duré 31 jours, entre le 17 mars et le 16 avril 2020. »
En cause, un anticyclone durablement installé sur l’hexagone et qui repousse les perturbations en dehors du territoire. Cet épisode exceptionnel n’est toutefois pas fortuit, puisqu’il fait suite à un été 2022 dont la sécheresse était elle-même historique. Une source à ces problèmes : le changement climatique d’origine anthropique — c’est-à-dire dû aux activités humaines.
Réduction de la pluie, énième impact du changement climatique
En parallèle de l’alerte lancée par Météo-France, il se trouve que le CNRS a publié une étude, le 17 février 2023, donc le constat est limpide : la sécheresse de 2022 est reliée, sans conteste, aux activités humaines. Cet événement de l’été dernier était imputable à une anomalie anticyclonique. Or, ce type d’anomalies augmente en fréquence et en ampleur avec le changement climatique.
Les chercheurs ont procédé à une comparaison entre deux périodes :
- Avant que le réchauffement climatique soit notable : 1836-1915
- La période récente où le réchauffement s’accroît avec les plus récentes : 1942-2021
Il y a, bien sûr, des variabilités naturelles d’une année à l’autre. Mais une telle étude vient justement dissocier ces variations d’une évolution plus structurelle. En l’occurrence, la différence entre les deux périodes est solide : « L’équipe de recherche a pu identifier la contribution du changement climatique anthropique », explique le CNRS. Et la source humaine du réchauffement planétaire, quant à elle, fait déjà consensus.
Quid du futur à court terme de cette sécheresse ? La période de novembre à mars est cruciale pour recharger les nappes phréatiques. Les semaines à venir vont être déterminantes, puisqu’il faut espérer que la pluviométrie soit suffisante pour restituer les stocks en eau, en amont de l’été.
Le 6e rapport du GIEC mettait déjà en exergue l’impact du changement climatique sur les précipitations dans le monde. Ce phénomène relève effectivement d’un dérèglement, qui n’a pas trait qu’à la montée du mercure. Selon les régions du monde, la crise climatique peut provoquer un accroissement ou une réduction du pluviomètre qui est, dans les deux cas, un problème.
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