L’organisation Environmental Working Group a publié une synthèse, sous forme de carte, des espèces dont on connaît une exposition aux polluants éternels. Ces produits chimiques sont très persistants dans la nature… et dangereux.

Les PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) ont une durée de vie si longue qu’on les surnomme « polluants éternels ». Depuis le 20e siècle et l’explosion de la société de consommation, ces produits chimiques toxiques se répandent un peu partout dans la nature… jusqu’à se retrouver en forte concentration dans l’Arctique. L’Environmental Working Group (EWG), une organisation à but non lucratif, a enquêté sur la répartition de ces polluants au sein de la biodiversité mondiale.

Les travaux de l’organisation condensent une centaine d’études récentes sur la contamination aux PFAS, dédiées à la fois aux lieux exposés, et en quelles quantités. À partir de là, EWG a produit une carte interactive mondiale des espèces dont une contamination à ces polluants a été recensée.

Cartes des espèces exposées aux polluants éternels. L'être humain est aussi concerné. // Source : EWG
Cartes des espèces exposées aux polluants éternels. // Source : EWG

Le résultat n’est clairement pas glorieux : plus de 300 espèces sont concernées, dont, bien évidemment, des espèces qui sont déjà en voie d’extinction. On y trouve de poissons, des oiseaux, des reptiles (serpents…), des amphibiens (grenouilles…), des grands mammifères (chevaux, baleines, pandas, ours polaires, tigres) et des petits mammifères (chats, loutres, écureuils…).

« D’un pays à l’autre, et à travers les continents, la pollution par les PFAS est partout. »

« D’un pays à l’autre, et à travers les continents, la pollution par les PFAS est partout. Quel que soit l’endroit, quelle que soit l’espèce, presque chaque fois que des tests sont effectués, nous trouvons une contamination par ces produits chimiques toxiques », déplore EWG.

Quels effets des polluants éternels sur la faune ?

Les PFAS sont des substances perfluoroalkylées et polyfluoroalkylées — synthétiques. On en trouve depuis la première moitié du 20e siècle dans des produits vendus dans le commerce ; dont des vêtements et certains emballages alimentaires. Ces produits chimiques servent par nature à être résistants — ils sont antiadhésifs, ou imperméabilisants, ou résistants à la chaleur. Raison pour laquelle ils persistent fortement dans la nature, dans des conditions climatiques et des écosystèmes variés.

Comme la plupart des polluants, les PFAS sont toxiques : cela signifie qu’ils ont des effets dangereux sur le corps des êtres vivants, en particulier en cas d’exposition forte et prolongé. Parmi les effets :

  • Suppression immunitaire (le système immunitaire est moins efficace) ;
  • Risque accru de cancer (du rein ou des testicules notamment) ;
  • Modification dans le comportement de certaines enzymes ;
  • Augmentation des niveaux de cholestérol ;
  • Réduction de l’efficacité des vaccins chez les humains.

« Ces problèmes de santé potentiels sont particulièrement préoccupants pour les espèces en voie de disparition ou menacées », rappelle l’organisation. « Elles doivent maintenant faire face à la contamination par les SPF en plus d’autres menaces pour leur survie, souvent causées par le développement industriel, comme la perte d’habitat et les écosystèmes endommagés. »

En parallèle de cette publication, le média Le Monde — avec le Forever Pollution Project — a également publié ce 23 février 2023 une carte de l’Europe de la répartition des PFAS. Cette enquête de plusieurs révèle qu’à travers toute l’Europe, « des milliers de sites » sont contaminés.

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