James Webb continue de fureter dans le passé de l’univers. Sa dernière trouvaille : 6 galaxies potentielles. Elles seraient bien plus massives que prévu, à peine 500 à 700 millions d’années après le Big Bang.

Une nouvelle fois, le télescope James Webb démontre qu’il est l’archéologue des galaxies lointaines de l’univers. Grâce à l’observatoire spatial, les scientifiques ont mis la main sur un potentiel groupe de galaxies, qui se seraient formées environ 500 à 700 millions d’années après le Big Bang. Les 6 galaxies seraient bien plus massives que ce à quoi l’on s’attendait pour cette période, alors que l’univers n’avait que 3 % de son âge actuel (l’univers a 14 milliards d’années).

Au lieu de bébés galaxies, des structures très matures dès l’aube de l’univers

La découverte a été détaillée le 22 février 2023 dans la revue scientifique Nature (attention, la version du texte accessible pour l’instant n’a pas été éditée, précise la publication, elle est susceptible de contenir des erreurs). « Nous nous attendions seulement à trouver de minuscules, jeunes, bébés galaxies à ce stade, mais nous avons découvert des galaxies aussi matures que la nôtre dans ce qui était auparavant considéré comme l’aube de l’univers », décrit Joel Leja. Ce professeur adjoint d’astronomie et d’astrophysique à l’université d’État de Pennsylvanie est impliqué dans l’étude.

Les galaxies potentielles, dans les images de James Webb. // Source : NASA, ESA, CSA, I. Labbe (Swinburne University of Technology)
Les galaxies potentielles, dans les images de James Webb. // Source : NASA, ESA, CSA, I. Labbe (Swinburne University of Technology)

La masse découverte par les auteurs est jusqu’à 100 fois plus importante que ce qui avait été imaginé. Certaines des potentielles galaxies ont des masses qui pourraient représenter jusqu’à 10 milliards de fois celle du Soleil. L’une d’elles serait encore plus gigantesque, peut-être aussi massive que 100 milliards de soleils.

C’est grâce aux observations du télescope James Webb dans l’infrarouge que des indices sur ces galaxies massives ont pu être détectés. Ses instruments lui permettent de capter de la lumière émise par des étoiles et des galaxies très anciennes (encore plus que ne le fait Hubble). Les scientifiques sont remontées jusqu’à 13,5 milliards d’années en arrière, aux prémices de l’histoire de l’univers.

Et si ces galaxies cachaient plutôt des trous noirs ?

Les résultats doivent encore être confirmés avec davantage d’observations. « C’est notre premier coup d’œil aussi loin, il est donc important de garder l’esprit ouvert sur ce que nous voyons », a souligné Joel Leja. Les scientifiques n’excluent pas une autre piste : certaines de ces supposées galaxies pourraient également être des trous noirs supermassifs, bien cachés.

Cela pourrait en tout cas révolutionner ce que l’on savait : ces indices laissent penser que les galaxies sont devenues massives bien plus vite qu’on le croyait au début de l’histoire de l’univers. Si elles existent bien, il faudra probablement repenser les modèles de la cosmologie (l’étude de l’univers) ou revoir notre perception de la manière dont les galaxies se sont formées dans l’univers jeune.

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