Un chant du cygne. Un ultime tour de piste. Une toute dernière danse. Voilà comment on pourrait décrire, poétiquement, la phase dite Wolf-Rayet, dans la vie de certaines étoiles. L’astre atteint alors le crépuscule de sa vie : bientôt, il se transformera en une supernova : une gigantesque explosion, très lumineuse, qui éclairera brièvement l’obscurité du cosmos.
Prélude à une supernova
C’est cette phase Wolf-Rayet que traverse justement l’étoile WR 124. Le 14 mars, l’agence spatiale américaine a partagé une image saisissante de l’astre, dont la masse est trente fois supérieure à celle du Soleil. Et, tout ce que l’on voit autour du point brillant, c’est du gaz éjecté. Il y en a beaucoup : la quantité de matière expulsée est équivalente à…. dix fois le Soleil.
Cette étoile, qui se situe à 15 000 années-lumière de la Terre, dans la constellation du Sagittaire, fait partie des étoiles les « plus lumineuses, les plus massives et les plus brièvement détectables connues ». Il s’avère qu’il s’agit aussi de l’une des toutes premières observations du télescope spatial James Webb, en juin, mais le cliché n’avait pas encore été partagé.
Les couleurs, la forme du halo et la brièveté de l’existence d’une étoile Wolf-Rayet, ont fait dire à la Nasa que l’on faisait face à une sorte de fleur de cerisier spatiale : les étoiles WR sont éphémères — à l’échelle de l’univers. La répartition du gaz et de la poussière tout autour de l’astre, ainsi que cette teinte blanche, rose, rouge, évoque aussi la forme des pétales autour du pistil.
Tout ce gaz est rejeté dans l’espace vient des couches externes de l’étoile. C’est pour cela qu’il y a cette étonnante couronne autour de WR 124. Cet amas de gaz et de poussière refroidit ensuite à mesure qu’il s’éloigne. Il devient également détectable dans l’infrarouge — la spécialité du nouveau télescope spatial James Webb, qui est à l’origine du cliché.
Le télescope « offre de nouvelles possibilités d’étudier les détails de la poussière cosmique, qui est mieux observée dans les longueurs d’onde de la lumière infrarouge », détaille la Nasa, grâce à l’action de ses deux caméras spécialisées (NIRCam pour le proche infrarouge et MIRI pour l’infrarouge moyen), qui révèlent les détails et la structure se formant autour de l’étoile.
Reste une question : pourquoi observer les étoiles Wolf-Rayet comme WR 124 ? Avant James Webb, explique la Nasa, les informations autour des poussières et du gaz émis par ce type d’astre manquaient. Or toute cette matière participe au fonctionnement général de l’univers : les étoiles mourantes, en éclatant, ensemencent aussi le cosmos. C’est comme le cycle de la vie.
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