Des scientifiques ont récemment identifié une nouvelle maladie, chez les oiseaux, liée à l’ingestion de plastique. Il semblerait que ce ne soit pas le seul phénomène nouveau lié à cette pollution. La géologue Fernanda Avelar Santos a découvert une roche… composée de plastique. Elle a publié sa trouvaille en 2022, dans Marine Pollution Bulletin, mais en détaille les caractéristiques dans un communiqué diffusé le 21 mars 2023.
« Il s’inscrit dans l’idée de l’Anthropocène, dont les scientifiques parlent beaucoup en ce moment : l’ère géologique de l’influence des êtres humains sur les processus naturels de la planète », estime Fernanda Avelar Santos, dans ce communiqué. « Ce type de plastique ressemblant à de la roche sera conservé dans les archives géologiques et marquera l’Anthropocène. »
C’est sur la petite île isolée de Trindade — au Brésil — qu’elle en a fait la découverte. Ce, dans une zone pourtant intouchée par l’être humain, à proximité de Turtle Beach, réserve protégée. La roche a une apparence assez singulière : des nuances de bleu et de vert mélangées ; ce qui a attiré son attention. Raison pour laquelle la géologue l’a récupérée pour l’étudier en laboratoire.
« Plasticomérats »
Elle a pu constater, avec son équipe, que ce matériau s’est formé comme une roche classique, via les processus géologiques habituels, à la différence que le plastique faisait office d’ingrédient. Elle en conclut que les êtres humains peuvent maintenant agir comme agents biologiques ayant une influence sur des processus auparavant pleinement naturels.
Fernanda Avelar Santos a également pu trouver des recensions plus anciennes, datant de 2014 notamment, de ce type de matériaux composés de plastique. Et, ce à Hawaii, au Royaume-Uni, en Italie, au Japon. Elle les définit comme des plastigomérats (plastiglomerates), à l’image des conglomérats — formations sédimentaires de roche. « La pollution marine provoque un changement de paradigme dans les concepts de formation de roches et de dépôts sédimentaires », constate ainsi cette étude.
Fernanda Avelar Santos confie être autant « perturbée » qu’« en colère » face à cette découverte, qui montre combien le monde est « vulnérable » aux déchets. D’autant que ces roches présentent un risque : en s’érodant, elles peuvent libérer de grandes quantités de microplastiques dans les océans. Or, les microplastiques sont déjà une pollution très problématique qui va jusqu’en Arctique, jusque dans notre sang et finit parfois dans la pluie.
La pollution plastique est appelée à tripler d’ici à 2040 d’après certaines estimations. Heureusement, des politiques internationales commencent à être mises sur la table, notamment pour protéger les océans, mais cela reste très (trop) lent.
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