L’impression 3D peut bouleverser l’industrie spatiale. Une fusée imprimée en 3D est notamment très attendue. C’est ce que Relativity Space vient d’accomplir, en partie, le 22 mars 2023, en lançant la première du genre.
Au début du lancement, tout allait bien pour cette fusée baptisée Terran 1. Elle s’est envolée avec succès dans le ciel de Cap Carnaveral, en Floride. Une satisfaction évidente pour Relativity Space et cette mission intitulée « Good luck, have fun », qui avait été reportée à plusieurs reprises. Mais les réjouissances ont été de courtes durées.
Cinq minutes plus tard, après l’atteinte du Max Q (le point de pression dynamique maximale), une anomalie est détectée au deuxième étage de la fusée de 33 mètres de haut. Cet imprévu a empêché l’appareil d’atteindre son orbite.
Une semi-réussite bénéfique pour Relativity Space
Pour autant, il ne faut pas être défaitiste selon Arwa Tizani Kelly, responsable du programme technique de Relativity Space : « Nous avons eu une anomalie à l’étage 2 pendant le vol, mais les lancements inauguraux sont toujours passionnants, et le vol d’aujourd’hui n’a pas fait exception ».
D’autant plus que la fusée a pu remplir une partie de sa mission, si on se fie aux propos tenus par Arwa Tizani Kelly pendant la retransmission en direct du lancement : « Même si nous n’avons pas atteint l’orbite, nous avons largement dépassé notre objectif clé pour ce premier lancement, qui était de collecter des données au Max Q, l’une des phases de vol les plus exigeantes, et d’atteindre la séparation des étages ».
Il est vrai que si le lancement de la fusée Terran 1 n’a pas été parfait, Relativity Space a pu constater en condition réelle le potentiel des fusées imprimées en 3D et les points sur lesquels il faudra travailler pour rendre une fusée 3D plus fiable, capable de résister à un décollage et à un vol spatial.
60 jours de construction pour une fusée imprimée en 3D
Relativity Space espère d’ailleurs pouvoir produire à l’avenir une fusée à 95 % imprimée en 3D, contre 85 % pour la Terran 1 actuelle. Une avancée technologique qui permettrait aussi de réduire les coûts tout en simplifiant encore plus le processus de fabrication d’une fusée.
L’entreprise affirme que le nombre de pièces nécessaires est divisée par 100 en comparaison à une fusée classique. Le temps de production se voit également réduit. Une fusée imprimée en 3D peut être construite en 60 jours, contre plus de 600 jours pour une fusée traditionnelle.
Cette productivité potentielle semble porter ses fruits, puisque la majorité des nouveaux contrats signés avec Relativity Space concernent la Terran R — un modèle évolué de la Terran 1 et censé décoller en 2024.
Cette nouvelle génération de fusée « moyenne-lourde est clairement là où l’opportunité de marché la plus importante se trouve pour le reste de la décennie, avec une pénurie énorme actuellement dans cette classe de charge utile » avait déclaré Tim Ellis, fondateur de cette entreprise amenée à faire évoluer d’un pas de géant l’industrie spatiale.
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