C’est une étape absolument gigantesque que vient de franchir SpaceX en tant que société spécialisée dans l’astronautique et le vol spatial. L’entreprise américaine fondée en 2002 par Elon Musk s’est en effet entendue avec la Nasa pour organiser à partir de la fin 2017 ses propres missions de transport d’astronautes vers la station spatiale internationale (ISS — International Space Station).
Gigantesque, car SpaceX devait jusqu’à présent « seulement » ravitailler l’équipage de l’ISS avec son vaisseau cargo Dragon, dans le cadre d’un programme signé avec l’agence spatiale américaine en 2008. Or cette fois, on ne parle plus de transporter des vivres et de l’équipement en orbite mais bien d’emmener des hommes et des femmes dans l’espace, ce qui rend le vol encore plus délicat à conduire.
SpaceX ravitaille déjà l’ISS depuis 2014.
C’est d’autant plus vrai que SpaceX a connu un incident majeur cet été avec l’échec de la mission CRS-7. Il s’agissait du septième vol vers l’ISS sur les douze que doit accomplir SpaceX. Le vaisseau cargo devait être placé en orbite avec la fusée Falcon 9, aussi conçue par SpaceX, mais celle-ci s’est désintégrée peu après le décollage. Néanmoins, les six premières missions ont été réussies.
Dans son communiqué, la Nasa signale que SpaceX ne sera pas la seule société privée américaine à transporter des astronautes vers l’ISS.
Boeing est aussi dans le coup. Il n’a toutefois pas encore été décidé qui de SpaceX ou de Boeing aura le privilège d’ouvrir le bal des vols commerciaux vers l’ISS. Nul doute que chaque société fait tout son possible pour faire pencher la balance de son côté, pour apparaître symboliquement le précurseur d’une nouvelle ère.
En planifiant les premiers vols à la fin 2017, la Nasa se laisse ainsi assez de temps pour travailler avec SpaceX et Boeing afin de les mettre au niveau que l’on attend d’eux pour assurer des vols spatiaux habitués. Le processus de certification promet d’être totalement draconien. Il serait en effet désastreux pour l’avenir du vol spatial américain qu’une fusée transportant des hommes explose.
[floating-quote float= »right »]La Russie, au centre du jeu.[/quote]
L’ouverture des vols commerciaux vers l’ISS est la réponse des États-Unis face à leur dépendance vis-à-vis du vaisseau russe Soyouz, d’une capacité de trois personnes, qui sert à relever l’équipage. En effet, depuis le retrait de la navette spatiale américaine, seule la Russie est pour l’instant en mesure d’emmener et de ramener des astronautes. Or pour Washington, il n’est pas acceptable d’un point de vue stratégique de dépendre de Moscou. « Il est important d’avoir au moins deux entreprises américaines saines et robustes capables d’envoyer des hommes et de transporter du matériel scientifique depuis le sol américain jusqu’à la station spatiale au cours de son existence » a ainsi commenté Kathy Lueders, la responsable du programme des vols commerciaux au sein de la Nasa.
+ rapide, + pratique, + exclusif
Zéro publicité, fonctions avancées de lecture, articles résumés par l'I.A, contenus exclusifs et plus encore.
Découvrez les nombreux avantages de Numerama+.
Vous avez lu 0 articles sur Numerama ce mois-ci
Tout le monde n'a pas les moyens de payer pour l'information.
C'est pourquoi nous maintenons notre journalisme ouvert à tous.
Mais si vous le pouvez,
voici trois bonnes raisons de soutenir notre travail :
- 1 Numerama+ contribue à offrir une expérience gratuite à tous les lecteurs de Numerama.
- 2 Vous profiterez d'une lecture sans publicité, de nombreuses fonctions avancées de lecture et des contenus exclusifs.
- 3 Aider Numerama dans sa mission : comprendre le présent pour anticiper l'avenir.
Si vous croyez en un web gratuit et à une information de qualité accessible au plus grand nombre, rejoignez Numerama+.
Marre des réseaux sociaux ? Rejoignez-nous sur WhatsApp !