Des pigeons pour faire avancer la lutte contre le cancer ? C’est possible, car lorsque les volatiles sont bien entraînés, ils peuvent détecter des cancers de la peau ou du sein.

On savait qu’ils pouvaient transporter du courrier, se rappeler d’itinéraires précis ou salir les carlingues de vos voitures en milieu urbain : on ignorait pourtant que les pigeons pouvaient aussi détecter les cellules cancéreuses. Une équipe de chercheurs dirigée par Richard Levenson pour le Davis Medical Center de l’Université de Californie a pu montrer que les pigeons pouvaient apprendre à repérer des cellules cancéreuses sur une photographie.

Comment ? Eh bien la méthode employée par les chercheurs n’est pas révolutionnaire, mais il fallait y penser : ils ont dressé les animaux avec de la nourriture et des récompenses selon leur capacité à détecter ce qu’on leur demandait sur un ensemble d’images (microscope et rayon X).

En seulement 15 jours, la capacité des pigeons à reconnaître une cellule cancéreuse est passée de 50 % à 87 %. Mieux encore, les derniers tests ont été effectués avec de nouvelles images pour voir à quel point ils se rappelaient des consignes dans un environnement différent : un autre succès puisque le taux de réussite a atteint les 85 %. Et tout cela, c’est en regardant les résultats individuels des pigeons. En appliquant une méthode statistique qui permet de juger de leur capacité en tant que groupe, on atteint les 99 % de réussite.

Quel intérêt pour la médecine ?

Mais à quoi ça peut bien servir ? Eh bien l’équipe de Levenson a testé l’apprentissage de la détection de cellules cancéreuses sur la peau avec leurs confrères bien humains. Résultat ? À entraînement similaire, nous ne parvenons qu’à distinguer 80 % des tissus cancéreux. Le pigeon est donc un détecteur plus habile qu’un humain — mais beaucoup moins qu’un spécialiste en cancérologie qui s’est entraîné de longues années à faire ces détections.

Du coup, les pigeons entraînés vont être utilisés pour peaufiner de nouvelles techniques d’assistance à la détection. En quelques sortes, ils vont servir de mètre étalon pour savoir si une innovation fait progresser l’imagerie médicale. L’étude complète est à retrouver au format .pdf dans la revue Plos.

Merci les pigeons.

 

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