Elle désirait atteindre l’espace, mais elle pourrait bien rester définitivement au sol. La société Virgin Orbit traverse une très mauvaise passe, qui pourrait l’amener à cesser pour de bon ses activités si aucune perspective ne se dégage prochainement. Car dans l’immédiat, le groupe a dû déposer le bilan aux États-Unis, faute d’avoir pu dégager de nouveaux financements.
Virgin Orbit s’enfonce dans les difficultés
Dans son édition du 4 avril, la BBC indique que l’entreprise s’est placée sous la protection de la loi américaine sur les faillites. Ce texte permet à Virgin Orbit de poursuivre ses activités et, en principe, de lui donner des marges de manœuvre pour ses problèmes financiers, tout en disposant d’une protection contre les créanciers à qui la compagnie doit de l’argent.
« Nous devons en fin de compte faire ce qu’il y a de mieux pour l’entreprise », a déclaré Dan Hart, le patron de Virgin Orbit, cité par la BBC. Selon lui, la société a déjà « fait de gros efforts » pour assainir sa situation, redresser la barre et obtenir plus de fonds pour soutenir ses activités. Cela a néanmoins nécessité de se séparer de 85 % des 750 employés du groupe.
Les perspectives pour Virgin Orbit se sont brutalement assombries en début d’année avec l’échec d’une mission décollant du Royaume-Uni. Ce devait être une première pour le pays. Après un début de vol satisfaisant, la fusée a rencontré un problème de propulsion dans le deuxième étage. L’orbite n’a pas pu être atteinte et les neuf satellites à bord ont été perdus.
Virgin Orbit est une société fondée en 2017 et dérivée de Virgin Galactic (qui elle est spécialisée dans les vols touristiques dans l’espace). Contrairement à la quasi-totalité du secteur, l’entreprise ne fait pas décoller ses fusées verticalement, comme SpaceX ou Arianespace. Elle les lance dans les airs, en les accrochant sous un avion, qui prend de l’altitude avant de les larguer.
En somme, les fusées de Virgin Orbit — appelées LauncherOne — partent comme des missiles, en position horizontale. Une fois séparées de l’avion, un Boeing 747 modifié, les fusées enclenchent leur moteur et se redressent pour atteindre la très haute altitude, jusqu’à l’espace — au-delà des 100 km. Le lanceur comporte deux étages au total.
Succession d’échecs pour Virgin Orbit
Spécialisée dans les petits satellites, Virgin Orbit a enregistré aussi quelques succès : l’échec britannique est arrivé après quatre tirs réussis — deux en 2021 et deux en 2022. Mais avant cela, elle avait connu un autre échec, en 2020. De fait, elle affiche un taux d’échec relativement élevé, avec un raté pour un tiers des tirs. Les quatre vols réussis étaient partis des États-Unis.
Et maintenant ? Virgin Orbit a cessé ses activités voilà plusieurs semaines et son avenir dépend avant tout de l’arrivée d’un repreneur pour lui apporter des fonds et lui procurer de nouvelles perspectives. Dan Hart a affiché sa confiance, évoquant une entreprise prometteuse et innovante. Pour l’heure, c’est surtout une société à l’arrêt qui pourrait être clouée au sol définitivement.
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