C’est l’équivalent de la journée classée rouge, mais dans l’espace. L’agence spatiale américaine et son homologue russe Roscosmos prévoient de faire une manœuvre autour de la Station spatiale internationale (ISS) dans la journée du 6 avril 2023. Objectif ? Déplacer un vaisseau spatial sur un autre emplacement, afin de faire de la place pour un autre véhicule.
Ballet spatial pour un vaisseau
Cette opération, qui se déroulera le matin dans notre fuseau horaire, ne durera qu’une heure environ. Elle concernera le vaisseau russe Soyouz MS-23, qui s’est amarré à l’ISS le 13 février dernier. Le véhicule était chargé de transporter trois astronautes — une Américaine (Loral O’Hara) et deux Russes (Oleg Kononenko et Nikolaï Tchoub).
Mais ce ne seront pas ces trois-là qui se trouveront à bord du MS-23 pour mouvoir l’engin. La mission est confiée à trois autres membres d’équipage : l’Américain Frank Rubio et les Russes Sergueï Prokopiev et Dimitri Peteline. Ils déplaceront l’engin du module Poisk pour l’installer sur le module Prichal. Le module Poisk est orienté vers l’espace, tandis que le module Prichal fait face à la Terre.
Il n’y a plus guère de place autour de l’ISS. Comme le montrait une infographie de la Nasa le 28 mars, la station accueillait cinq vaisseaux : outre le MS-23, il y avait la capsule habitée Crew-6 (arrivée le 3 mars), le cargo américain de ravitaillement SpaceX CRS-27 (16 mars), son homologue russe Progress MS-22 / 83P (9 février) et le cargo américain Cygnus NG-18 (9 novembre).
L’opération planifiée le 6 avril vise à faire de la place pour un autre cargo russe, le Progress MS-23 / 84P. Il s’agira d’un véhicule inhabité chargé du ravitaillement de l’ISS. D’autres mouvements autour de l’ISS sont attendus cette année, que ce soit pour le ravitaillement (Cygnus NG-19, SpaceX CRS, Progress) ou pour le transport d’équipage (Soyouz, SpaceX Crew, Axiom, Boeing Starliner).
Parmi les missions à brève échéance que l’on peut attendre, il y a la mission spatiale touristique Axiom-2, attendue au mois de mai 2023, et le vol d’essai habité pour le Starliner, fixé à juillet. SpaceX Crew-7, une autre mission habitée, est attendue pour août. Du côté du ravitaillement, Cygnus NG-19 est attendu pour mai et SpaceX CRS-28 pour juin.
Ces ajustements ne sont pas rares dans l’histoire de la station, rappelle la Nasa. Le vol du 6 avril, qui sera piloté manuellement par Sergueï Prokopiev, constitue le 26e mouvement de ce genre. La manœuvre nécessite d’ailleurs non pas un mais trois astronautes à bord, pour des raisons de sécurité, si jamais il y a un grave incident à bord de l’ISS.
Tout ce trafic ne pourra pas être observé depuis la Terre, l’ISS étant trop loin pour être distinguée en détail à l’œil nu. La station se trouve en effet à 400 km d’altitude et, même s’il s’agit d’une immense structure, cela reste un tout petit corps dans l’espace. En outre, sa trajectoire fait qu’elle ne survole pas toujours de l’Europe. Et elle va assez vite — 28 000 km/h — pour qu’on la manque.
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