Beaucoup de scènes sont marquantes dans Seul sur Mars, le film avec Matt Damon. Mais, ma préférée, c’est celle des patates : la séquence où l’on voit notre héros en train de cultiver des pommes de Terre, dans une serre, sur Mars. Car quand on pense au futur, on oublie souvent ce genre de besoins basiques du quotidien.
À bord de l’ISS
À bord de l’ISS — la station spatiale internationale, les astronautes mangent essentiellement des plats lyophilisés, donc déshydratés puis, quand il faut les manger, réhydratés par de l’eau chaude ou une cuisson.
Il faut faire très attention à bord de l’ISS, où toute nourriture n’est pas possible. Par exemple, les miettes, en apesanteur, peuvent être dangereuses, donc la baguette tradition : c’est non. Heureusement, comme l’ISS est proche de la Terre, des navettes apportent régulièrement des plats, parfois des fruits et légumes frais. Mais un problème se pose pour des missions plus lointaines. Sur la Lune, pire encore sur Mars, ce ne sera pas possible d’apporter de nouveaux plats et aliments.
Ciboulette et poivron à bord des vaisseaux et sur Mars
L’avenir de la nourriture spatiale se prépare… en Antarctique. Il y a un projet qui s’appelle EDEN ISS. Cette infrastructure expérimentale vise à développer des technologies d’agriculture en milieu contrôlé et confiné. L’objectif : permettre de produire des aliments directement à bord de l’ISS, des futurs véhicules d’exploration ou sur des avant-postes planétaires.
Cela prend la forme d’une serre, qui fait la taille d’un conteneur. On peut y faire pousser différents types de légumes et même des fruits : concombres, poivrons rouges, laitues, blettes, roquette, fraises, tomates et ciboulette. Imaginez le festin martien !
Cette serre est une culture aéroponique : les plantes ne sont ni dans l’eau, ni dans le sol, mais simplement… suspendues dans l’air. Cela nécessite des technologies de pointe, comme un éclairage LED très spécifique pour remplacer la lumière solaire. Un projet comme EDEN ISS doit gérer de gros enjeux : par exemple, le poids de la serre est déterminant — afin de réduire les charges utiles –, elle doit être le plus légère possible. De même, il faut limiter le nombre de tâches : le projet vise donc à automatiser la serre pour que personne n’ait jamais à arroser les plantes. Une sorte de « solution nutritive » est automatiquement projetée au sein de la serre toutes les 10 minutes.
Mais, vous n’êtes pas prêt pour la dernière particularité d’EDEN ISS : le projet est aussi de pouvoir extraire la cellulose des feuilles de légumes pour, à partir de cette matière première, imprimer en 3D des assiettes, couverts, du mobilier. Vivement que l’on puisse utiliser l’appli Yuka sur une table de chevet !
Pour écouter le podcast
Pour cette émission, « Yuka, Open Food Facts : que peuvent les apps face à l’industrie agro-alimentaire ? », François Saltiel recevait :
- Marie-Eve Laporte, docteure en sciences de gestion
- Bastien Soutjis, sociologue
- Pierre Slamich, co-fondateur de l’association Open Food Facts
À écouter sur le site de France Culture et sur toutes les plateformes d’écoute.
https://open.spotify.com/embed/episode/5C5mUpvIg3gq5DFRmTI2M5?utm_source=generator
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