Avez-vous l’impression que ce mois d’avril est particulièrement froid pour un mois d’avril ? Il est pourtant tout à fait normal. Mais, cette sensation n’est pas anodine : la normalité de ce mois d’avril n’est plus si courante, a fortiori car les anomalies se sont enchainées ces derniers temps. C’est ce que montre le météorologue Serge Zaka.
Très actif sur Twitter, ce scientifique vulgarise régulièrement la réalité du changement climatique et ses effets à court et moyen terme. Dans ce tweet du 24 avril 2023, il livre, à partir des données de Météo-France, un graphique des excès de température entre janvier 2022 et avril 2023 : « Vous pensez que le mois d’avril est froid ? Détrompez vous il est parfaitement dans la norme 1991-2020. Après 14 mois d’excès nous venons de vivre ENFIN un mois normal au niveau des températures. Eh oui ! Vous n’en avez plus l’habitude… ! », détaille-t-il.
Concrètement, on y observe qu’après un mois de janvier 2022 relativement dans la norme, voire légèrement bas, chaque mois présente une anomalie avec une température bien plus élevée que la moyenne. Il y a un pic durant les vagues de chaleur de l’été (mai, juin, juillet) puis le fameux épisode d’octobre. De même, les derniers mois sont également plus chauds que la normale. Avril 2023, en revanche, se maintient sur la normale.
Paradoxalement, donc, la sensation de fraîcheur est surtout le résultat de mois précédents bien trop chauds par rapport à ce qu’ils devraient être.
Enfin un avril « normal »
Si l’on se concentre par ailleurs exclusivement sur les mois d’avril de ces dernières années, là encore celui de 2023 est étonnamment… normal, en comparaison. Cela peut se vérifier sur le site de référence InfoClimat, si l’on prend l’exemple de la ville de Paris, via différents graphiques :
La tendance à l’augmentation est visible. Et la cause, sans grande surprise, est le changement climatique, puisque celui-ci implique un réchauffement au long terme par rapport aux moyennes. Qu’il fasse soudainement frais n’est donc pas un signe que le réchauffement n’existe pas : au contraire, cet effet en est même l’une des démonstrations.
Par ailleurs, cette dynamique n’implique pas forcément que chaque mois ait une température toujours plus élevée. Il faut bien distinguer météo et climat. Puisqu’il s’agit d’un dérèglement à l’échelle climatique, il faut observer la tendance sur plusieurs années : si la moyenne globale de la décennie actuelle (et même des années post-2000) est plus élevée que la moyenne globale de décennies précédentes, c’est là que l’on perçoit un réchauffement du climat.
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