Tokyo et Abou Dabi retenaient leur souffle, mardi 25 avril 2023. C’était ce jour que la mission japonaise Hakuto-R achevait son périple entre la Terre et la Lune, avec à son bord le rover émirati Rashid. Partie fin novembre du centre spatial Kennedy, en Floride, la mission devait alunir presque cinq mois plus tard.
Malheureusement, l’arrivée à la surface de la Lune ne s’est pas passée comme prévu. Alors que les équipes attendaient un signal de la mission, elles ont été forcées de constater une mauvaise nouvelle, en direct : le contact avec l’atterrisseur a été perdu. L’engin s’est probablement crashé à la surface de la Lune, au lieu de s’y poser en douceur.
Quelques minutes après l’heure H, l’incertitude régnait dans la salle de contrôle. L’atterrisseur avait-il réussi à atteindre le sol sans encombre ? Des minutes difficiles pour les opérateurs, mais aussi pour le commentateur, qui se devait de répéter que le processus de confirmation de l’alunissage était toujours en cours, tandis que les opérations pour rétablir les communications se poursuivaient.
Une inquiétude partagée par l’auditoire, à l’image de Thomas Appéré, docteur en planétologie. « Aucun signal capté sur l’antenne de Bochum, qui captait le signal de l’atterrisseur lunaire Hakuto-R pendant la descente… Ça ne sent pas bon du tout », écrivait-il sur Twitter, alors qu’aucune nouvelle rassurante ne parvenait du centre de contrôle. Finalement, le statut de l’atterrisseur n’a pas pu être déterminé.
Alunissage manqué de Rashid et Hakuto dans le cratère Atlas ?
C’est dans le cratère Atlas que la mission devait alunir. Cette cavité, provoquée par un impact de météorite, se trouve du côté de la face visible de la Lune, dans le quadrant nord-est. Un site sélectionné pour ses mérites scientifiques, mais aussi en raison de considérations techniques. Il a été choisi en partenariat avec le Centre de recherches pétrographiques et géochimiques.
Le rover Rashid, dont le poids n’excède pas les dix kilogrammes, devait fonctionner une dizaine de jours à la surface lunaire — cette durée correspond pratiquement à un jour lunaire. Durant ce temps, il devait explorer les abords immédiats de l’atterrisseur et devait prendre des photographies des environs. Il disposait notamment de trois appareils photo de conception française.
L’engin et l’atterrisseur devaient communiquer avec la Terre en profitant des sondes en orbite autour de la Lune. Celles de l’Agence spatiale européenne (ESA) devaient ainsi être mises à contribution pour relayer les commandes du centre spatial Mohammed bin Rashid et pour transférer les photos prises sur la Lune.
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