La mission Hakuto-R qui s’est achevée prématurément le 25 avril 2023 n’est que la première d’une série d’autres vols. Deux autres tentatives sont planifiées en 2024 et 2025.

L’espace est difficile, dit-on. L’entreprise japonaise ispace n’a pu que le constater amèrement, mardi 25 avril, en perdant tout contact avec la mission Hakuto-R. Si les investigations se poursuivent pour déterminer les causes profondes de ce raté à la surface de la Lune, les premières indications suggèrent que l’atterrisseur a fini son parcours en chute libre. En clair, il s’est crashé.

Nouvelle tentative d’alunissage en 2024 pour l’atterrisseur Hakuto-R

Mais ce n’est que partie remise. Lorsque les causes de l’échec de la mission seront établies avec certitude, ispace pourra passer à l’étape suivante : Hakuto-R, mission 2. Car la tentative manquée d’avril 2023 n’était en vérité que le premier jalon d’une série de missions qui se succèderont dans les années à venir. Le prochain rendez-vous est d’ailleurs fixé à 2024.

C’est ce que la société japonaise a rappelé dans un communiqué consacré à un point de situation sur la mission 1. Deux autres rendez-vous avec la Lune sont ainsi déjà planifiés, au rythme d’un par an. Outre la mission 2, attendue l’année prochaine, il y aura aussi une mission 3 en 2025. Deux autres exemplaires de l’atterrisseur Hakuto-R seront alors mobilisés.

Ces missions sont déjà en développement, a pointé Takeshi Hakamada, fondateur et PDG d’Ispace. Elles ne sont d’ailleurs pas conçues en réaction à la perte de Hakuto-R 1. Elles auraient été lancées même si l’atterrisseur avait trouvé un meilleur épilogue sur la Lune. « Nous continuerons à aller de l’avant », a promis le patron d’ispace.

Hakuto-R M1
Le périple de Hakuto-R, en bleu. // Source : Ispace

Les données télémétriques collectées jusqu’à la perte de communication avec Hakuto-R 1 seront précieuses pour des ajustements techniques lorsque auront lieu les tentatives suivantes. Cela, d’autant plus que ce premier vol est presque allé au bout : la mission a pu quitter la Terre, rejoindre la Lune, s’insérer en orbite et manœuvrer en prévision de l’atterrisseur.

Ispace avait d’ailleurs découpé la mission en dix jalons. La firme dit en avoir réussi huit d’entre eux. Il n’a manqué « que » l’alunissage en douceur (étape 9) et l’établissement d’une communication stable, la dépose des charges utiles et une alimentation électrique régulière de l’engin (étape 10). Une réussite à 80 % donc, à en croire Ispace, même si l’échec final tend à tout occulter.

« Nous pensons avoir pleinement rempli l’objectif de cette mission, ayant acquis une grande quantité de données et d’expérience en étant en mesure d’exécuter la phase d’alunissage. Ce qui est important, c’est d’utiliser ces connaissances et cet apprentissage pour la mission 2 et les suivantes, afin de tirer le meilleur parti de cette expérience », a ajouté Takeshi Hakamada.

Une mission 2 en 2024, puis une autre en 2025

Les deux futures missions doivent d’ailleurs contribuer au programme Artémis, qui est le plan des États-Unis pour ramener des astronautes sur la Lune. Des accords ont été passés avec l’agence spatiale américaine (Nasa), notamment dans le transport de charges utiles sur le satellite. En théorie, les USA visent un premier alunissage d’astronautes en décembre 2025.

La mission 2 doit, selon ispace, « valider davantage la conception et la technologie de l’atterrisseur, ainsi que le modèle commercial visant à fournir des services fiables de transport lunaire et de données ». Un micro rover construit par ispace doit être déposé à cette occasion. Ce sera aussi l’occasion de tester l’activité d’exploration des ressources — de la régolithe pour cet essai.

La Lune. // Source : Canva
Ce n’est que partie remise. // Source : Canva

Quant à la mission 3, elle doit inclure un atterrisseur de deuxième génération et procéder au déploiement deux satellites relais de communication, pour assurer les communications sur la face cachée de la Lune. Leur durée de vie sera de quelques années. Le nouvel atterrisseur doit avoir une capacité d’emport accrue, bénéficier d’une conception modulaire et de capacités améliorées.

En somme, « ispace continuera à tirer le meilleur parti des données et du savoir-faire acquis au cours de l’opération jusqu’au jalon 8 et de la séquence d’atterrissage, y compris certains aspects du jalon 9 ». Une manière concrète d’illustrer le proverbe japonais « Sept fois à terre, huit fois debout ». Si ispace a trébuché, il est déjà temps de se remettre en selle.

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