Alors que l’humanité prépare son retour sur la Lune — d’abord autour, puis ensuite à sa surface –, que sait-on de la structure de notre satellite naturel ? Au début des années 2000, un noyau externe fluide a pu être identifié. Dorénavant, dans une étude qui paraît ce 3 mai 2023, une équipe scientifique adossée à des laboratoires français (CNRS, Université Côte d’Azur, Sorbonne Université, Observatoire Paris-PSL) a pu confirmer la structure interne de la Lune.
Les résultats confirment que la Lune dispose d’un noyau interne, solide, « comme la Terre », indique le CNRS. Celui-ci mesure 500 km de diamètre, ce qui représente environ 15 % de la taille totale de la Lune. C’est d’ailleurs cette petite taille qui a longtemps compliqué la tâche des chercheurs. La confirmation de la nature de ce noyau a été rendue possible, non seulement grâce à un processus de télémétrie (depuis la Terre), mais aussi grâce aux nombreuses données récoltées au fil des missions lunaires.
De nouvelles « connaissances indispensables » sur l’histoire du système solaire
Les scientifiques ont même pu percer à jour une partie de la composition de ce noyau solide : « Il est composé d’un métal dont la densité est proche de celle du fer », explique le CNRS.
De fait, cela permet aussi de confirmer une hypothèse parallèle : le « retournement du manteau » lunaire. Le manteau se situe entre le noyau et la croûte, et il semblerait qu’il y ait eu des déplacements d’éléments au cours de l’évolution du satellite. L’étude de son noyau et de sa composition permet donc de mieux comprendre pourquoi on retrouve des éléments riches en fer à la surface lunaire. « Du matériel a pu remonter à la surface et produire des roches volcaniques déposées dans la croûte lunaire. Puis, les éléments trop denses par rapport au matériel environnant dans la croûte, sont retombés et revenus à l’interface entre le manteau et le noyau », détaille le CNRS.
Cela apporte aussi de nouveaux indices sur l’étrange disparition du champ magnétique lunaire : s’il était autrefois 100 fois plus fort que celui de la Terre, il est pourtant « quasiment inexistant » à l’heure actuelle. Le CNRS estime que la confirmation et l’étude du noyau interne solide de la Lune apportent donc diverses « connaissances indispensables » sur l’histoire du système solaire.
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