La conquête spatiale se fait rarement sans embûches. La mission JUICE connaît ainsi sa première difficulté : à la fin du mois d’avril, il a été constaté que l’antenne RIME (« Radar for Icy Moons Exploration ») sur la sonde européenne ne s’est pas déployée complètement. Cette péripétie est apparue à peine deux semaines après le début du voyage de JUICE vers Jupiter.
Des secousses pour décoincer l’antenne
Heureusement, il y a toujours des stratégies pour enjamber les obstacles qui surgissent sur la route. Il s’avère justement que l’Agence spatiale européenne a un plan. L’idée ? Il s’agit de « secouer » un peu la sonde dans l’espoir que cela débloquera l’antenne. C’est une structure de grande taille : elle mesure 16 mètres de long.
« Les secousses seront combinées à des rotations qui feront tourner le vaisseau spatial et exposeront à la lumière et réchaufferont le support de montage récalcitrant, qui se trouve actuellement dans l’ombre », écrivait le 3 mai le compte dédié aux opérations de l’ESA. Les rotations doivent commencer ce jeudi 4 mai. Cette manœuvre pourrait s’étaler sur quelques jours, indiquait un autre compte, cette fois dédié à la mission JUICE.
JUICE ne doit rejoindre le système jovien — nom donné à l’environnement dans lequel règne la géante gazeuse — qu’en juillet 2031. C’est un long voyage, car la sonde ne voyage pas en ligne droite vers Jupiter. Elle va faire plusieurs boucles dans le Système solaire afin de tenir compte des contraintes de mécanique orbitale — les planètes évoluent différemment autour du Soleil.
L’antenne RIME est un radar sondeur. C’est l’un des douze instruments scientifiques que l’on trouve sur JUICE. Son rôle est de pénétrer dans les profondeurs des trois lunes de Jupiter qui seront observées dans un peu moins de dix ans — Ganymède, Europe et Callisto. Le radar est capable en principe de sonder jusqu’à une distance de 9 kilomètres sous la surface.
RIME doit permettre « l’étude de la géologie de sous-surface et de la géophysique des lunes glacées afin de détecter les eaux souterraines qui devraient exister sur les lunes galiléennes glacées », résume le Centre national d’études spatiales. S’il existe des traces de vie sur ces lunes, elles se trouvent probablement dans ces eaux, mais il sera sans doute impossible de le vérifier.
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