La très mystérieuse société Faraday Future, qui a tant fait parler d’elle il y a deux mois en annonçant la construction d’une usine estimée à un milliard de dollars pour produire des voitures électriques, commence à lever le voile sur ses secrets. À l’occasion du CES 2016, qui a lieu cette semaine aux États-Unis, un concept-car, baptisé FFZero 1, a été dévoilé.
Et le moins que l’on puisse dire, c’est que son look est résolument futuriste. Lignes acérées, aérodynamisme étudié pour améliorer l’écoulement de l’air sur la carrosserie, châssis très bas, esthétique qui rappelle les véhicules des films de science-fiction… on est loin, très loin des voitures que l’on croise quotidiennement en ville.
C’est aussi une bête de course.
Son moteur électrique survitaminé (1000 chevaux) lui permet de grimper en 3 secondes à la vitesse de 100 km/h et elle peut atteindre jusqu’à 351 km/h en poussant l’accélérateur à fond. C’est largement suffisant pour dépasser un TGV circulant à sa vitesse de croisière (320 km/h) mais pas assez pour rattraper une Bugatti Veyron lancée à toute allure (celle-ci peut dépasser les 400 km/h).
À l’intérieur, le conducteur pourra interfacer son smartphone directement sur le volant pour suivre son trajet ou pour accéder à des données. Celles-ci pourront être projetées en réalité augmentée grâce à un système d’affichage tête haute. Par exemple, des indications virtuelles se superposeront à ce qu’on voit à l’extérieur.
Visiblement, le port d’un casque sera requis pour conduire la FFZero 1. Celui-ci aura pour charge de fournir de l’oxygène et de l’eau au conducteur, selon les explications de la BBC, ce qui tend à indiquer que ce modèle — si tant est qu’il dépasse le stade du concept-car — est destiné à certaines activités de niche, comme de la course automobile.
Bien que très impressionnante sur le papier, la FFZero 1 soulève aussi quelques questions.
Tout d’abord, comment entre-t-on dans l’habitacle ? Il y a sans doute une entrée quelque part, mais celle-ci ne saute pas aux yeux, fait remarquer The Verge, qui a pu observer de très près le véhicule. La portière n’apparaît pas au premier regard, à la différence d’autres concept-cars, qui ont un look plus proche de ce qu’on connaît déjà.
Ensuite, est-ce bien raisonnable de produire un véhicule qui n’a de la place que pour un seul passager ? Peut-être ce concept-car n’est-il là que pour présenter le modèle « sport » de la gamme, qui sera plutôt utilisé pour faire des tours de circuit, en attendant l’arrivée de modèles (FFZero 2 ?) plus conventionnels ?
C’est sans doute ce scénario qui va se jouer. Cette FFZero 1 est présentée comme une auto modulaire, dont la plateforme peut être réemployée pour donner naissance à des modèles différents.
L’idée avec Faraday Future est de faire comme l’iPhone, d’après son vice-président sénior. « Apple n’a pas simplement redéfini le téléphone, la société a transformé la façon dont nous communiquons, nous nous organisons et profitons de la vie. C’est ce que nous, à Faraday Future, espérons faire », mais côté automobile cette fois. C’est ambitieux et il faudra voir dans quelques années si la vision de la société a vu juste.
En tout cas, Faraday Future se pose en rival potentiel de Tesla : outre le fait de se placer sur le marché de la voiture électrique, la société a piqué des têtes dirigeantes chez Tesla Motors et des ingénieurs qui ont travaillé sur la Tesla Model S, tout en optant pour un nom qui joue avec les codes de communication de Tesla. Le gant est jeté.
Faraday Future apparaît comme un rival potentiel de Tesla Motors. Mais tout ou presque reste à faire.
Mais pour l’heure, Tesla a une longueur d’avance : la société n’est certes pas aussi futuriste que Faraday Future, mais au moins elle est déjà dans le business : ses voitures électriques se vendent en Amérique et en Europe, tandis que le seul véhicule de Faraday Future est un produit hypothétique bardé de concepts et de fonctionnalités, dont certaines restent à inventer.
Il faudra attendre encore quelques années pour que Faraday Future propose autre chose qu’un concept-car. Mais cela pourrait arriver plus vite qu’on ne le pense. Déjà en novembre, le groupe indiquait vouloir présenter (et vendre) son premier véhicule en 2017. C’est un objectif qui a été rappelé au cours du CES, avec l’arrivée d’un modèle a priori plus grand public d’ici un an ou deux.
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