Si tous les regards se tournent vers la Lune, car c’est là que sera déployée la station orbitale qui permettra d’accéder à la surface du satellite, d’autres projets émergent, beaucoup plus près de la Terre. C’est le cas de Haven. Il s’agit du nom d’une future station orbitale terrestre gérée par une entreprise privée. SpaceX participera activement à sa mise en place.
C’est quoi, Haven ?
Haven, qui peut se traduire par « havre » en français, est le nom d’une future station spatiale autour de la Terre. Elle s’appellera même Haven-1, suggérant que d’autres structures orbitales pourront prochainement voir le jour : Haven-2, Haven-3, etc. Ce sera une station que l’on pourra ravitailler avec un vaisseau cargo, et aussi desservir avec un véhicule habité.
Le but est évidemment de faire en sorte de rendre cette station visitable et habitable à long terme. Dans un premier temps, Haven-1 doit pouvoir accueillir jusqu’à quatre astronautes. Puis, à mesure que l’on interfacera d’autres modules Haven, la station grandira et il sera possible d’accueillir de plus en plus de monde. Au-delà de 2030, il est envisagé quelques dizaines de personnes.
L’équipage de la première mission habitée, appelée Vast-1, sera donc constituée de quatre individus. C’est SpaceX qui se chargera du transport jusqu’à Haven, avec un vaisseau Dragon. C’est ce véhicule qui sert à acheminer et ramener le personnel entre la Terre et l’ISS. C’est d’ailleurs aussi SpaceX qui doit envoyer le premier module de la station Haven.
Où sera située cette station ?
Haven-1 doit être positionné en orbite terrestre basse (LEO en anglais, pour Low Earth Orbit). Cette formule désigne l’environnement à proximité immédiate de la Terre, jusqu’à une altitude de 2 000 km. C’est là que les autres stations ont été placées : la Station spatiale internationale (ISS), Mir, Skylab, les Saliout et les Tiangong.
Dans les faits, ces stations ont évolué ou évoluent à une altitude assez proche : de l’ordre de 400 km au-dessus de la Terre. Une hauteur qui n’a pas été choisie par hasard : elle constitue un bon compromis entre une atmosphère trop dense si l’on se positionne trop bas, et des radiations plus importantes si l’on se place plus haut.
Combien de temps pourra-t-on séjourner dans Haven ?
Les plans de l’entreprise prévoient la possibilité de rester à bord de la station une trentaine de jours, avec le vaisseau Dragon toujours amarré. C’est une durée bien moins longue que l’ISS (en moyenne, les séjours durent six mois), mais celle-ci est beaucoup plus grande, aménagée et organisée. En outre, les équipages envoyés sur place sont entrainés et professionnels.
Quand la station Haven doit-elle être lancée ?
Le calendrier prévisionnel indique un décollage qui ne surviendra pas avant le mois d’août 2025. C’est une fusée Falcon 9 qui se chagera de lancer le premier module de la station. Les prochains tirs devraient être assumés par la fusée Starship. Cette bascule vers la nouvelle fusée de SpaceX surviendrait à partir de 2028, selon le planning envisagé.
De la gravité artificielle ?
À long terme, la station doit être en mesure de générer de la gravité artificielle. Cet objectif doit être atteint dans la décennie 2030, lorsqu’il y aura au moins 7 modules connectés, avec une longueur totale de 100 mètres. Celle-ci devra alors tourner sur elle-même. On voit une application de ce procédé dans le film Interstellar, pour que les protagonistes puissent marcher « au sol ».
Cette rotation entraîne une force centrifuge, ayant pour effet de pousser les objets vers l’extérieur, ce qui permettrait de « plaquer » au sol les individus — modérément, si la vitesse de rotation est mesurée. Haven-1 sera une première pierre pour mettre en pratique cette piste, dans une station spatiale commerciale. À (très) long terme, l’idée doit être répliquée sur les futures stations Haven.
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