C’est un lieu commun que de dire qu’Internet est un formidable outil de communication. Quand il n’est pas utilisé pour troller ou diffuser des GIFs de chats, il permet d’abolir les frontières comme aucune autre technologie. Mais les messages écrits ont un défaut majeur : en l’absence d’intonation et d’indices corporels, ils sont un faible vecteur d’émotions. Il peut parfois être difficile d’interpréter les réelles intentions d’un message.
Ce problème qui a donné très vite naissance au smiley semble toujours préoccuper les chercheurs, qui se demandent comment mieux faire comprendre ses intentions lorsque l’on écrit autre chose qu’une longue lettre. On apprenait par exemple il n’y a pas longtemps qu’un simple point pouvait changer l’interprétation de vos SMS. Et bien cette fois-ci des scientifiques se sont donnés pour mission de réduire vos chances de faire un bide quand vous faites de l’ironie sur Internet.
Que dit l’étude ?
Dans une étude publiée dans The Quarterly Journal of Experimental Psychology, Ruth Filik et ses pairs de l’université de Nottingham ont essayé de démontrer l’impact de l’émoticône dans la réception du sarcasme. Les chercheurs ont mis en place deux expériences : une première dans laquelle l’ironie du message est évidente, et une seconde où elle est plus ambigue.
Les résultats obtenus montrent qu’une critique sarcastique est jugée moins négative qu’une critique littérale. Inversement, encenser ironiquement sera jugé moins positif qu’un compliment direct — nous sommes d’accord, il ne fallait sans doute pas un long travail scientifique pour le deviner…
Les chercheurs ont alors remarqué que l’usage d’un point d’exclamation ou d’une émoticône tend à modifier la perception de l’ironie par le récepteur. Les conclusions de l’étude montrent que pour qu’un sarcasme soit correctement repéré, il suffirait d’y ajouter un « clin d’œil ». Les chercheurs notent qu’en plus d’augmenter sa visibilité, l’émoticône amplifie la portée sarcastique du message, qu’il soit positif ou négatif.
un problème qui date
Si les résultats de cette étude peuvent concourir aux championnats du monde de lapalissades — ;-) –, ce n’est pas la première fois que l’on essaie de trouver un moyen de rendre l’ironie et le sarcasme plus visibles aux yeux des lecteurs. L’imprimeur anglais Henri Denham proposait déjà au 16e siècle le percontation point et Marcellin Jobard a utilisé au XIXe siècle dans le Courrier Belge un point d’ironie de son invention (qui ressemblait à un point d’interrogation inversé).
Plus généralement dans les conversations en lignes il est fréquent de voir des guillemets d’ironie ou encore des balises [sarcasm][/sarcasm], preuve s’il en est, que le second degré est l’espèce la plus menacée d’internet.
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