Même sans sextant ni télescope, on peut estimer (grossièrement) les distances des objets astronomiques dans le ciel. Il suffit de se servir de ses mains.

L’observation du ciel au télescope est un ravissement. Mais, si vous n’en possédez pas, cela ne veut pas dire pour autant que vous ne pouvez pas faire de l’astronomie. Chaque mois, de nombreux spectacles célestes sont visibles à l’œil nu dans le ciel. Il suffit parfois de quelques astuces pour apprendre à repérer des constellations ou des planètes pour la première fois.

Malgré tout, un des aspects de l’astronomie peut impressionner : les distances. Lors de phénomènes comme des conjonctions, par exemple, on peut lire dans les guides astronomiques ce genre de phrases : « La scène sera agrémentée par la présence, quelque 15 degrés plus à l’ouest, de la plus brillante des planètes : Vénus ». Il s’agit ici d’un extrait de la newsletter mensuelle de l’Institut de mécanique céleste et de calcul des éphémérides (IMCCE), au sujet d’une conjonction à venir entre la Lune, Mars et Vénus le 25 mai.

Que faut-il entendre par là, et surtout comment faire pour observer à son tour sur la base d’une telle indication ? C’est là que vos mains seront utiles. Mais, avant d’expliquer l’astuce, il faut reprendre quelques bases.

Les degrés en astronomie : de quoi parle-t-on ?

Lorsqu’on parle de distances en astronomie, il faut bien distinguer deux choses : celles, vertigineuses, qui séparent véritablement les corps célestes ; et les écarts que nous percevons entre les astres sur la voûte céleste, depuis la Terre. Des objets célestes semblent proches de notre point de vue, mais peuvent être en réalité très éloignés.

C’est l’illusion de la sphère céleste, résume l’Association Française d’Astronomie (AFA) : « Toutes les étoiles semblent projetées sur une même toile de fond ». Quand l’astronome mesure l’écart entre deux astres dans le ciel, il mesure donc leur distance apparente, ou distance angulaire. Le site spécialisé Stelvision la définit comme « la valeur de l’angle formé entre les deux droites qui relient ces deux objets à l’observateur ». C’est cette distance qui s’exprime en degrés (ou angles). Ainsi, comme le récapitule l’AFA, un tour d’horizon correspond à 360°.

Distance angulaire. // Source : Canva
Distance angulaire. // Source : Canva

Comment utiliser sa main pour estimer des distances dans le ciel

Évidemment, on se promène rarement muni d’un sextant pour mesurer les angles. Mais, si à la faveur d’une belle nuit étoilée, vous voulez estimer des distances entre des corps célestes, il y a une astuce. Tendez le bras, de façon à voir le dos de votre main, puis servez-vous de vos doigts.

Plusieurs options sont possibles. L’Association Française d’Astronomie recommande plusieurs manières de mesurer les angles :

  • La largeur de l’auriculaire équivalent à 1° ;
  • Celle du pouce équivalent à 2° ;
  • Le point fermé équivalent à 10° ;
  • Une main ouverte équivalent à 20°.
Estimer les distances dans le ciel avec ses mains. // Source : Capture d'écran AFA, modifiée avec Canva
Estimer les distances dans le ciel avec ses mains. // Source : Capture d’écran AFA, modifiée avec Canva

Le site spécialisé Time and Date ajoute d’autres possibilités : index, majeur et annulaire tendus, équivalents à 5° ; index et auriculaire tendus, équivalents à 15° ; pouce et auriculaire tendus, équivalents à 25°, soit la largeur de la constellation de la Grande Ourse. Time and Date indique également qu’il est recommandé de fermer un œil après avoir tendu le bras devant soi.

Cela reste évidemment une méthode approximative, puisque dépendante de la morphologie de chaque individu, mais bien utile en l’absence d’autre outil de mesure.

Quand utiliser cette méthode ?

Voici plusieurs cas dans lesquels cette méthode d’estimation des distances avec les mains peut être utile :

  • Estimer la hauteur d’un astre au-dessus de l’horizon,
  • Estimer la distance entre une planète et la Lune, pendant une conjonction, par exemple,
  • Estimer la distance des étoiles d’une même constellation, notamment dans la Grande Ourse.

« Avec un peu de pratique, vous vous rendrez compte que lorsque la distance apparente entre deux astres est inférieure à 3 degrés, l’observation devient intéressante et lorsqu’elle passe sous la barre de 1 degré, elle devient spectaculaire », résume Stelvision. À vos observations !

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