Uranus, la géante de glace, connaît aussi des cyclones polaires, comme les autres planètes du système solaire. C’est la première fois que son orbite permet aux astronomes d’étudier ce phénomène depuis la Terre.

« Ces observations nous en apprennent beaucoup plus sur l’histoire d’Uranus », affirme Alex Akins, astronome de la Nasa. Avec son équipe, au Jet Propulsion Laboratory, ils ont produit des images inédites d’Uranus. On y voit la toute première preuve d’un cyclone polaire sur la géante glacée.

Les astronomes ont profité d’une période particulièrement propice à l’observation d’Uranus : cette planète, située à 2,3 milliards de kilomètres de nous, prend 84 ans pour faire le tour du système solaire. C’est seulement depuis 2015 que les scientifiques peuvent correctement observer ses pôles, pour la première fois depuis près d’un siècle. Ces nouvelles images, publiées le 23 mai 2023, sont la combinaison de prises de vue effectuées en 2015, 2021 et 2022.

Des cyclones observés en ondes radio à la surface d'Uranus. De gauche à droite, les longueurs d'onde sont K, Ka, et Q. // Source : NASA/JPL-Caltech/VLA
Des cyclones observés en ondes radio à la surface d’Uranus. De gauche à droite, les longueurs d’onde sont K, Ka, et Q. // Source : NASA/JPL-Caltech/VLA

Grâce au télescope Very Large Array, les astronomes ont pu étudier l’atmosphère polaire sous le spectre des ondes radio. Ce qui a révélé pour la première fois, de façon directe, un cyclone polaire. La sonde Voyager 2 avait déjà, en passant à proximité, révélé les signes d’un tel vortex au pôle Sud, mais sans permettre aux scientifiques de l’observer et de l’étudier aussi bien.

« Il se passe beaucoup de choses sous le capot. »

Alex Akins, astronome de la Nasa

La géante de glace est « un monde beaucoup plus dynamique qu’on ne le pense », a commenté Alex Akins, qui a dirigé cette étude publiée le 23 mai. « Ce n’est pas qu’une simple boule de gaz bleue. Il se passe beaucoup de choses sous le capot. »

Les cyclones d’une planète à l’autre

La découverte a quelques implications plus grandes encore : elle confirme que toutes les planètes ont cet ingrédient atmosphérique en commun (seule Mercure faisant exception, mais son atmosphère est devenue si ténue qu’elle est quasi inexistante). Qu’elles soient composées de roches ou de gaz, on y trouve des « vortex » — des tourbillons — à leurs pôles.

Le processus n’est toutefois pas similaire d’une planète à l’autre. Sur Terre, les cyclones se forment sur l’eau et ils dérivent. Il n’y a pas d’eau liquide à proprement parler sur Uranus et, autre étrangeté, les cyclones ne semblent pas dériver non plus : ils sont bloqués aux pôles. Le cyclone observé sur Uranus en ondes radio est, en ce sens, assez similaire à ceux déjà découverts sur la planète à anneaux Saturne.

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