Pour faire progresser l’intelligence artificielle, les robots doivent tout simplement demander de l’aide aux humains. Telle est l‘idée avancée par Willow Garage, une compagnie spécialisée dans la robotique basée à Palo Alto, en Californie. Selon la société, demander de l’aide est la seconde nature des êtres humains et ce comportement pourrait bien aider à résoudre l’un des problèmes les plus épineux en intelligence artificielle.
Jusqu’à présent, les systèmes conçus par ces différentes entreprises peuvent reconnaitre des formes simples, allant des stylos aux tasses. Mais dès lors que les paramètres étaient modifiés (nouvel éclairage ou angle de vue différent par exemple), le taux de fiabilité se cassait littéralement la figure. Dès lors, il était difficilement envisageable de mettre au point des machines capables de se déplacer dans un nouvel environnement ou de manipuler tout un tas d’objets. C’est exactement le type de problème qu’a rencontré Willow Garage en mettant au point son Personal Robot 2.
Mais là où l’intelligence artificielle a le plus grand mal à apprendre et à reconnaitre de nouvelles formes, l’esprit humain semble ne rencontrer aucune difficulté. Ainsi, Alex Sorokin, un scientifique de l’université de l’Illinois s’est dit que se serait une bonne idée de transférer cet avantage aux machines. Collaborant avec Willow Garage, le système mis en place s’appuie sur le « Mechanical Turk » d’Amazon, un espace permettant de gérer des petites unités de travail distribué à de nombreuses personnes.
Concrètement, le robot prend une photo de l’objet non-reconnu et l’envoie au Mechanical Turk. Là, les personnes peuvent utiliser le logiciel de Sorokin pour entourer l’objet en question et rattacher un nom à côté. Un système intéressant, puisque chaque image traitée est payée entre 3 et 15 centimes. Lors des essais préliminaires, le robot s’est déplacé dans les bureaux de Willow Garage, photographiant régulièrement son environnement. Quelques minutes plus tard, les captures annotées étaient renvoyées à la machine. Résultat : un taux de précision de 80 %.
Si le score est particulièrement élevé, Alex Sorokin estime qu’il est sans doute envisageable de monter au-delà des 90 % si d’autres individus vérifient les réponses envoyées. Le potentiel d’un tel projet est très important. Pour un robot nettoyeur par exemple, il suffit de le laisser appréhender son nouvel environnement pour le laisser ensuite en totale autonomie dans une maison. Au moindre souci ou évènement inattendu, comme la présence d’un nouveau meuble, il suffit de capturer une image et de l’envoyer pour que son contenu soit identifié.
« C’est une idée fantastique » a déclaré John Leonard, un spécialiste en robot au MIT (Massachusetts Institute of Technology). Potentiellement, cela peut permettre aux robots d’opérer seuls pendant de longues périodes sans intervention humaine.
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